Mise à jour mardi soir : M. Phichit Chuenban, ministre du Cabinet du Premier ministre, viendrait de démissionner pour contrer la plainte de 40 sénateurs portée contre lui et Srettha Thavisin. La Cour Constitutionnelle étudiera malgré tout la plainte jeudi.
Jade Donavanik, professeur au College of Asian Scholars, a déclaré à Thai Enquirer que le tribunal pourrait rejeter la plainte contre Pichit jeudi parce qu’on ne peut pas démettre quelqu’un qui a démissionné.
Cependant, le tribunal pourrait quand même décider d’examiner le dossier contre Srettha, a-t-il déclaré. En effet, la nomination (le délit, selon les 40 sénateurs) a déjà eu lieu donc Srettha pourrait être poursuivi.
Le ministre Pichit Chuenban attaché au Pheu Thai, a déclaré aux journalistes au siège du Gouvernement qu’il n’allait pas démissionner dans le but d’inciter certains des 40 sénateurs qui ont demandé sa destitution et celle du premier ministre, changent d’avis. En effet, une telle plainte doit rassembler au moins 10 % du sénat, soit 25 sénateurs. Si 16 des 40 sénateurs changent d’avis, la plainte n’est plus recevable.
La Cour constitutionnelle devrait décider jeudi si elle donne suite à la requête des sénateurs ou si elle y renonce.
Srettha et Pichit sont accusés d’avoir commis une grave violation de la Constitution et du Code d’éthique, le premier pour avoir nommé le second lors du remaniement du 30 avril et le second pour avoir été condamné à une peine de prison pour outrage au tribunal en 2007 après avoir tenté de corrompre icelui.
Le Premier ministre affirme que la nomination de Pichit comme ministre attaché au bureau du Premier ministre n’est en aucun cas illégitime et qu’il avait auparavant consulté le Conseil d’État.
Néanmoins, si la Cour constitutionnelle accepte la requête des sénateurs, tant le Premier ministre que le ministre seront immédiatement suspendus de leurs fonctions, en attendant une décision de justice.
En tant qu’ancien avocat de Thaksin et de Yingluck, Pichit avait tenté de remettre deux millions de bahts en espèces à des fonctionnaires administratifs de la Cour suprême. Il a été condamné à 6 mois de prison.
Cependant, Pichit soutient que sa peine avait été purgée et qu’elle avait été prononcée sur ordonnance du tribunal et non par un verdict du tribunal.
LE PREMIER MINISTRE SRETTHA Thavisin tente désespérément de persuader Pichit Chuenban, de démissionner au plus tôt pour éviter de tomber avec lui.
Le Premier ministre aurait téléphoné depuis la France et l’Italie à Pichit pour lui faite entendre raison selon une source du Pheu Thai qui n’a parlé que sous couvert d’anonymat.
Tout en se justifiant lui-même et en défendant Pichit devant les caméras, Srettha a peur d’être mis en accusation par la Cour constitutionnelle au point d’être suspendu, selon la source partisane.
Les « 40 sénateurs » sont considérés comme fidèles de Prayut Chan-o-cha. Srettha qui n’a sans doute jamais souhaité la nomination de Pichit est victime d’une nouvelle vendetta entre Thaksin et Prayut puisque c’est Thaksin qui a fait nommé Pichit.
Thaksin n’aurait qu’un mot à dire pour que Pichit démissionne afin de sauver Srettha. Il le prononcera peut-être au dernier moment.
Le sénateur Wanchai Sornsiri se demande pourquoi les « 40 sénateurs » ne divulguent pas leurs noms.
Il pense que c’est parce que cette plainte contre Srettha, initiative grossière, est critiquée de toute part. Il regrette que tous les sénateurs soient critiqués alors que seuls 40 ont obéi à Prayut. Selon les médias, la plupart des 40 sénateurs sont liés à l’armée.
Wanchai, qui ne fait pas partie des 40 sénateurs, a exprimé son opposition à cette décision, déclarant que le mandat du Sénat actuel nommé par la junte est terminé et qu’il ne sert donc à rien de se démener.
Il a ajouté que c’est la Commission électorale ou les députés qui devraient aborder la question, et non le Sénat dont le mandat a expiré.
Et puis voilà que mardi après midi, Pichit semble avoir changé d’avis. Il vient de déclarer que si sa démission conduisait à l’annulation des poursuites contre le Premier ministre Srettha Thavisin, il serait alors prêt à le faire.
Cependant, Jade Donavanik, maître de conférences au College of Asian Scholars, a déclaré que même si Pichit démissionnait, le tribunal pourrait toujours décider d’examiner l’affaire contre Srettha.
En effet, la nomination a effectivement été faite donc le supposé manquement à l’éthique de Srettha est avéré, d’autant qu’il connaissait la condamnation passée de Pichit.
Srettha qui dit avoir suivi toutes les règles avant de procéder à la nomination, se demande s’il y a un complot politique visant à faire tomber le Premier ministre.