Le Premier ministre Srettha Thavisin a déclaré que le général Prawit Wongsuwan ne devrait pas être accusé d’avoir fomenté l’agression contre lui par 40 sénateurs, invoquant un manque de preuves. Il a souligné que le Parti Palang Pracharath (PPRP) fait toujours partie de la coalition au pouvoir.
« J’ai vu les informations et Prawit ne devrait pas être impliqué puisque le PPRP fait partie de la coalition au pouvoir. Je travaille bien avec Patcharawat Wongsuwan (frère de Prawit et ministre de l’environnement) et aussi avec le général Prawit lui-même. Il ne devrait pas être accusé sans aucune preuve », a déclaré Srettha. après le conseil des ministres.
Ces remarques de Srettha font suite à des spéculations suggérant l’implication du général Prawit dans la plainte des 40 sénateurs contre Srettha.
Prawit Wongsuwan fut le bras droit du putschiste Prayut Chan-o-cha tout au long de son aventure, depuis le coup d’état, à l’époque de la junte puis du gouvernement post-élection, de 2014 à 2023.
Prawit était, par nature, opposé au Pheu Thai et à Thaksin. A la suite d’un jeu d’alliance entre Pheu Thai et l’armée, son parti fait partie du gouvernement et son frère est ministre mais son rêve de devenir premier ministre s’éloigne car il est âgé.
Autre accord contre nature, Srettha et Wissanu Krea-ngam.
Ayant servi jusqu’à huit premiers ministres dans 12 gouvernements, l’ancien vice-premier ministre Wissanu Krea-ngam est de retour.
La semaine dernière, le Premier ministre Srettha Thavisin a déclaré aux journalistes qu’il demanderait un avis juridique à Wissanu avant de se défendre devant la Cour constitutionnelle.
Puis, Srettha a nommé lundi Wissanu conseiller juridique du Secrétariat du Cabinet. Son prétendu travail consiste à aider le secrétariat à préparer une défense écrite dans le procès à venir.
Le Premier ministre s’est tourné vers Wissanu après que la Cour constitutionnelle a accepté une requête déposée par 40 sénateurs contre Srettha qui a nommé ministre une personne aux antécédents douteux. Pichit Chuenban un très proche de Thaksin avait été emprisonné en 2008 pour outrage au tribunal.
Wissanu, quant à lui, est considéré comme un technocrate doté de connaissances exceptionnelles qui fait partie intégrante des cercles politiques thaïlandais depuis des décennies.
Il est devenu secrétaire général du gouvernement de Chatichai Choonhavan, alors Premier ministre, en 1991. L’année suivante, il est devenu porte-parole de l’éphémère gouvernement de Suchinda Kraprayoon (l’un des nombreux dictateurs militaires thaïlandais, responsable d’un massacre en 1992).
Depuis, il est au service de tous les premiers ministres, quel que soit leur camp politique. Fin 2002, Wissanu est devenu vice-Premier ministre de Thaksin Shinawatra. Il était qualifié de « serviteur au service des affaires juridiques ».
Wissanu a gagné ce surnom parce qu’il était considéré comme utilisant son expertise juridique pour aider le gouvernement Thaksin à échapper aux crises politiques. Wissanu a démissionné du Cabinet le 24 juin 2006, après avoir servi Thaksin pendant trois ans et neuf mois.
Après le coup d’État de 2014, Wissanu a été immédiatement nommé par Prayut vice-Premier ministre chargé des affaires juridiques. Le général, devenu Premier ministre en 2019, a maintenu Wissanu.
Pendant le mandat de Prayut, Wissanu a gagné trois autres surnoms de la part de la presse.
En 2019, il a été étiqueté « Sri Thanonchai Rod Chong ». Sri Thanonchai est un personnage de la littérature thaïlandaise connu pour sa ruse et sa capacité à gagner les disputes. Rod Chong signifie pouvoir s’échapper par de petits trous. Grâce à lui Prayut, un putschiste, à survécu à toutes les crises.
En 2020, Wissanu fut surnommé « Haiter », du nom d’une marque d’eau de Javel car il agissait comme un agent de blanchiment pour nettoyer le « linge sale » du gouvernement.
En 2023, Wissanu a été appelé machine à laver parce qu’il a « blanchi » toutes les irrégularités du gouvernement Prayut.
Donc Wissanu a quitté Thaksin en juin 2006 soit 3 mois avant le coup d’état… au moment où Thaksin avait besoin de lui et s’est mis au service de la junte depuis le premier jour en 2014.
Le retour de Wissanu auprès de Srettha donne l’impression que celui-ci fait allégeance au régime militaire sans doute pour éviter l’éviction.