
Comme le montre la courbe noire, la production manufacturière devrait baisser, selon la BoT
La Banque de Thaïlande a décidé mercredi de maintenir son taux directeur à 1,5 %, conformément aux attentes du marché. Le comité de politique monétaire (MPC) a voté à 5 voix contre 2 pour conserver ce niveau, estimant que la politique monétaire devait rester accommodante afin de soutenir une reprise économique encore fragile.
Selon Sakkapop Panyanukul, secrétaire du MPC, la croissance devrait atteindre 2,2 % en 2025 et ralentir à 1,6 % en 2026. Les exportations vers les États-Unis, affectées par les nouvelles « taxes Trump », ont soutenu l’activité en début d’année, mais un ralentissement est attendu au second semestre. Le tourisme et la consommation intérieure, en perte de vitesse, devraient se redresser progressivement.
L’inflation globale est revue à la baisse, principalement en raison de la chute des prix de l’énergie et des produits alimentaires. Elle devrait atteindre 0 % en 2025 et remonter à 0,5 % en 2026. L’inflation sous-jacente resterait stable à 0,9 %, avec des anticipations bien ancrées du côté du secteur privé.
Le MPC souligne que les marges de manœuvre sont limitées et que toute décision doit être soigneusement calibrée. Deux membres ont plaidé pour des mesures plus audacieuses afin d’alléger le poids de la dette des PME et des ménages vulnérables.
Dans ce contexte, le gouvernement thaïlandais a lancé mardi un programme de relance de 1,4 milliard de dollars, incluant un dispositif de co-paiement couvrant jusqu’à 60 % du coût de certains biens pour 20 millions de personnes. Le ministre des Finances, Ekniti Nitithanprapas, espère ainsi dépasser les 2,2 % de croissance en 2024, contre 2,5 % l’an dernier.
La deuxième économie d’Asie du Sud-Est reste confrontée à des défis majeurs : droits de douane américains, endettement élevé, consommation en berne et appréciation du baht. Le gouvernement prévoit d’annoncer de nouvelles mesures chaque semaine jusqu’à fin décembre, sans recourir à l’emprunt.
Le Premier ministre Anutin Charnvirakul dispose d’un calendrier serré : il devrait, comme promis, dissoudre le parlement d’ici fin janvier, avant des élections générales attendues en mars ou avril. En attendant, l’indice SET de la Bourse thaïlandaise affichait une hausse de 1,7 % en séance.