
L'attaché italien devant le 7-Eleven détruit par l'artillerie cambodgienne.
Face aux tensions à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge, les deux pays ont convenu de déplacer la prochaine réunion du Comité général des frontières (GBC) vers un lieu neutre, en Malaisie, du 4 au 7 août. Cette décision, officialisée par le ministre cambodgien de la Défense, le général Tea Seiha, répond à une demande thaïlandaise visant à apaiser les tensions et élargir l’ordre du jour. Des observateurs internationaux — notamment de Malaisie, des États-Unis et de Chine — seront invités, en reconnaissance de leur rôle dans la médiation du cessez-le-feu du 28 juillet.
Parallèlement, l’armée royale thaïlandaise a organisé une visite diplomatique dans la province de Sisaket, touchée par des tirs cambodgiens. Des ambassadeurs, attachés militaires (dont de France, Canada et Suisse) et journalistes étrangers ont inspecté les zones civiles affectées, dont une station-service frappée par une roquette BM-21, une école et un centre de santé. Cette initiative vise à contrer les accusations cambodgiennes et à documenter les impacts humanitaires du conflit.
La Thaïlande prévoit également le rapatriement rapide de 20 soldats cambodgiens retrouvés sur son territoire après des affrontements. Bien que Phnom Penh ait accusé Bangkok d’enlèvement, les autorités thaïlandaises affirment que les soldats se sont rendus volontairement et ont été traités selon les normes humanitaires internationales. Des soins médicaux ont été prodigués, notamment à deux blessés, et des installations d’hygiène ont été mises à disposition. L’armée thaïlandaise insiste sur la transparence et la documentation des faits pour répondre aux accusations de désinformation.
Sur le plan militaire, la deuxième armée thaïlandaise a signalé une intensification des déploiements cambodgiens et une surveillance accrue par drones dans les provinces frontalières d’Ubon Ratchathani, Si Sa Ket, Surin et Buriram. Des mines antipersonnel PMN-2 auraient été posées par les forces cambodgiennes près du temple de Ta Kwai, en violation du Traité d’Ottawa. Ces mines ont blessé plusieurs soldats thaïlandais et entravent l’avancée vers la colline 350, un point stratégique que l’armée thaïlandaise cherche à sécuriser.
Le temple de Ta Kwai, situé dans une zone contestée, reste sous contrôle partiel. Les forces thaïlandaises ont étendu leur présence autour du site mais n’ont pas établi de position permanente, en raison du terrain difficile et de la présence de mines. Le porte-parole militaire, le général de division Winthai Suvaree, a souligné que le contrôle du temple ne détermine pas à lui seul l’issue du conflit, l’objectif principal étant la sécurisation de la colline voisine.
L’armée thaïlandaise prévoit d’inviter à nouveau des observateurs étrangers pour inspecter la zone, dans une démarche de transparence et de diplomatie préventive.