
La Thaïlande et le Cambodge ont franchi une nouvelle étape dans leur coopération bilatérale en matière de sécurité et d’humanitaire, un euphémisme pour parler de « paix ». Réunis à Aranyaprathet, les représentants militaires des deux pays ont signé un protocole d’accord portant sur 16 points, dont trois nouveaux axes proposés par Bangkok : le déminage, la lutte contre les centres d’appels frauduleux et la résolution des différends frontaliers.
Le général Amarit Boonsuya, commandant de la Première Armée thaïlandaise, a salué l’acceptation par Phnom Penh de ces propositions, qui viennent s’ajouter aux engagements pris lors du précédent sommet GBC en Malaisie. Son homologue cambodgien, le général Ek Sam Oun, a confirmé la volonté commune d’avancer sur ces dossiers sensibles.
Le volet déminage, motivé par des raisons humanitaires, sera approfondi lors du prochain sommet GBC, dont la date reste à fixer. Concernant les crimes transnationaux, notamment les arnaques téléphoniques, la coordination passera par le ministère cambodgien de l’Intérieur, avec un suivi prévu au niveau régional.
Pour les litiges frontaliers, les deux parties ont convenu de créer un groupe de coordination et des comités locaux afin de traiter les tensions sur le terrain. En revanche, les violations présumées du mémorandum MOU 43 n’ont pas été abordées, jugées hors du champ de compétence du RBC. La Thaïlande prévoit de porter cette question devant la Commission mixte des frontières (JBC).
Sur le plan de la surveillance du cessez-le-feu, la Thaïlande reste prudente face à la proposition malaisienne d’envoyer une équipe d’observateurs supplémentaires (AOT). Le gouvernement estime que l’équipe actuelle (IOT), composée d’attachés de défense déjà présents dans la région, est plus réactive et adaptée aux réalités du terrain. Une extension pourrait être envisagée via les ambassades ASEAN, sans mobiliser de nouveaux contingents depuis les capitales.
Cette semaine, l’IOT a mené une mission d’observation dans la province de Sa Kaeo, sous la houlette du général malaisien Samsul Rizal bin Musa. Le groupe a inspecté les opérations du 3e Régiment d’infanterie, visité la communauté de Ban Nong Chan et recueilli les témoignages des habitants sur le respect du cessez-le-feu.
Une coopération pragmatique, qui avance à petits pas mais dans un esprit de dialogue régional.