
Cache d'armes découverte par les soldats thaïlandais.
Trois soldats thaïlandais ont été blessés en marchant sur une mine terrestre près de la frontière avec le Cambodge, dans la province de Sisaket. L’incident s’est produit le 9 août lors d’une patrouille, chargée de poser des barbelés dans la zone de Don Ao–Kritsana. Le Premier ministre par intérim, Poomtham Wechayachai a ordonné au ministère des Affaires étrangères de rassembler des preuves pour déposer plainte contre le Cambodge pour violation de la Convention d’Ottawa sur l’interdiction des mines antipersonnel. Il a également demandé l’intervention de la Croix-Rouge pour résoudre l’incident diplomatiquement, tout en appelant à la prudence pour éviter une escalade militaire.
Par ailleurs, une grande cache de munitions a été trouvée dans la région de Pumakhua de cette même province.
À l’issue de la réunion du Comité général des frontières (GBC) tenue en Malaisie, le vice-ministre thaïlandais de la Défense, Nattaphon Narkphanit, a annoncé que la Thaïlande soumettra prochainement deux propositions clés : la coopération pour le déminage et la lutte contre la criminalité transnationale, notamment les réseaux d’escroquerie en ligne.
Bien que le Cambodge ait accepté des discussions bilatérales — une avancée saluée par Bangkok — les négociations restent tendues. Phnom Penh n’a pas encore accepté les propositions thaïlandaises, sans fournir de justification officielle. Selon le général Nattaphon, le Cambodge considère encore les mines comme un outil stratégique de défense, ce qui freine tout accord. Il a également reconnu que la méfiance mutuelle entre les deux pays complique les pourparlers : « Ce ne sont pas des conversations ordinaires », a-t-il déclaré.
La Thaïlande, de son côté, maintient une posture fondée sur le respect du droit international et la recherche de consensus. Le général a souligné que les discussions au niveau du secrétariat ont été particulièrement ardues, mais a salué le travail accompli pour faire avancer les propositions.
Lors de sa visite, Nattaphon a également rencontré le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim, qui a réaffirmé que la Malaisie et l’ASEAN n’interviendraient pas dans les affaires bilatérales entre la Thaïlande et le Cambodge, se contentant d’un rôle d’observateur. La Thaïlande a insisté pour que les grandes puissances, comme les États-Unis et la Chine, laissent à l’ASEAN la gestion autonome des tensions régionales.
Pendant ce temps, des tensions persistent sur le terrain, avec un déploiement militaire accru de part et d’autre de la frontière disputée. Le cessez-le-feu, négocié par la Malaisie le 28 juillet après cinq jours de combats meurtriers, reste instable : les deux pays s’accusent mutuellement de violations.
À Nam Yuen, dans la province thaïlandaise d’Ubon Ratchathani, des milliers de civils déplacés ne peuvent toujours pas rentrer chez eux, traumatisés par les bombardements et les pertes humaines. Des témoignages poignants révèlent la peur, la douleur et l’incertitude des habitants, comme Phian Somsri et Netagit, dont les maisons ont été détruites.
Malgré les négociations en cours, la méfiance entre les armées et les dirigeants reste forte, alimentée par des déclarations alarmistes, notamment de l’ancien Premier ministre cambodgien Hun Sen.
Enfin, les États-Unis ont annoncé un soutien technique à l’équipe de surveillance de l’ASEAN (AMT), créée dans le cadre du cessez-le-feu entre la Thaïlande et le Cambodge. Cette initiative, confirmée par le ministre cambodgien de la Défense Tea Seiha, souligne l’engagement américain pour la paix régionale, même si les États-Unis et la Chine participent en tant qu’observateurs.
Le prochain sommet du GBC pourrait avoir lieu en septembre, bien que le lieu reste à déterminer. La Thaïlande entend continuer à porter ses propositions à chaque occasion, jusqu’à leur acceptation.