
L'armée thaïlandaise masse du matériel à la frontière
Le Cambodge et la Thaïlande cherchent à résoudre pacifiquement leur conflit frontalier, malgré les tensions croissantes. Le Premier ministre cambodgien, Hun Manet, a réaffirmé l’engagement de son pays envers les mécanismes techniques et le droit international, tout en se réservant le droit de défendre sa souveraineté si nécessaire. Il a demandé aux autorités de se préparer aux négociations de la Commission mixte des frontières (JBC) et d’accélérer l’installation de bornes frontalières. Les discussions devraient avoir lieu d’ici fin juin, selon le ministère thaïlandais des Affaires étrangères.
Hun Manet a également évoqué la possibilité de porter les différends non résolus devant la Cour internationale de justice (CIJ), notamment ceux concernant Tamankom et Takrabi. Les tensions ont été exacerbées par des activités extrémistes, alimentant des sentiments nationalistes des deux côtés. Il a appelé à une coopération renforcée pour éviter une escalade.
Le ministre thaïlandais des Affaires étrangères, Maris Sangiampongsa, a déclaré que les deux pays s’efforçaient de désamorcer la situation. Après un affrontement le 28 mai à Chong Bok, ayant entraîné la mort d’un soldat cambodgien, les commandants militaires des deux camps se sont rencontrés pour apaiser les tensions. Des discussions ont également eu lieu entre Maris et Hun Manet ainsi qu’avec Prak Sokhonn (vice-président du Sénat) au Japon. Les deux pays comptent utiliser les mécanismes de la JBC, du Comité général des frontières (GBC) et du Comité régional des frontières (RBC) pour trouver une solution.
La Thaïlande a rejeté les revendications territoriales du président du Sénat cambodgien, Hun Sen, concernant le Triangle d’Émeraude, affirmant que ces déclarations n’ont pas d’effet juridique et que seul le JBC peut déterminer la frontière. Les autorités thaïlandaises insistent sur la coexistence pacifique et sur le respect des accords bilatéraux.
Les déclarations d’Hun Sen jettent de l’huile sur le feu, tout comme les importants mouvements de troupes thaïlandais. Cet épisode est pain béni pour l’armée thaïlandaise, qui réclame toujours plus de budgets.
L’armée thaïlandaise assure être prête à répondre à toute situation, tout en privilégiant la voie diplomatique. Maris a rappelé l’importance du dialogue et appelé les médias à éviter les reportages provocateurs. Malgré les tensions, les deux parties souhaitent éviter une escalade et maintenir de bonnes relations bilatérales. La Thaïlande attend que le Cambodge fixe la date des négociations du JBC, alors que les postes-frontière restent ouverts.
On ne sait toujours pas de quelle nationalité est le soldat qui a « tiré en premier » déclenchant les hostilités mortelles du 28 mai. D’ailleurs, le Cambodge a envoyé une note diplomatique à l’ambassade royale de Thaïlande à Phnom Penh, exigeant une enquête immédiate et approfondie sur les récentes hostilités par armes à feu à la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande.
Alors que le président Trump souhaite annexer 12 millions de km² (Groenland et Canada), que Poutine occupe 100 000 km² appartenant à l’Ukraine, que Xi voudrait s’accaparer les 36 000 km² de Taiwan, la Thaïlande et le Cambodge se battent pour quelques hectares, peut-être même moins. Un conflit qui ruinerait les deux pays pourrait donc être appelé « la guerre la plus bête du monde ».