
La Cour suprême thaïlandaise a confirmé la condamnation d’Ukrit “Kong” Santiprasitkul, étudiant en droit de 27 ans à l’université Ramkhamhaeng, poursuivi pour cinq publications Facebook jugées offensantes envers le roi Rama X et la reine. Le verdict, prononcé le 24 novembre par visioconférence, entérine une peine totale de 7 ans et 6 mois de prison.
Arrêté en juin 2021, Kong avait d’abord été inculpé pour deux messages avant que l’enquête n’élargisse les charges à cinq publications datant de 2020 et 2021. Le tribunal correctionnel l’avait condamné à trois ans par chef d’accusation, réduits de moitié après ses aveux, soit 5 ans et 30 mois au total. La Cour d’appel avait confirmé la peine en février 2024, jugeant qu’il s’agissait de la sanction minimale prévue par la loi. Depuis, ses demandes de libération sous caution ont été systématiquement rejetées, les juges estimant qu’il existait un risque de fuite.
Kong est détenu depuis plus d’un an et neuf mois. Ses tentatives pour poursuivre ses études depuis la prison ont échoué, l’université refusant d’organiser des examens spéciaux pour les détenus. Le Centre des avocats pour les droits humains souligne que l’étudiant n’a jamais bénéficié de conditions favorables pour préparer sa défense, rappelant qu’il avait été arrêté sans convocation et interrogé sans avocat lors de son placement en garde à vue.
Cette affaire n’est pas la seule : en juillet 2025, la Cour suprême avait déjà confirmé une peine de deux ans contre Kong pour une publication dans le groupe Facebook « Royalist Marketplace ». En cumulant les deux condamnations, il fait désormais face à une peine totale de 9 ans et 6 mois.
Le cas d’Ukrit illustre la sévérité des poursuites liées à l’article 112 du Code pénal, qui sanctionne toute atteinte à la monarchie. Les organisations de défense des droits humains dénoncent régulièrement l’usage extensif de cette loi, considérée comme un outil de répression des opinions en ligne.
Pour Kong, la décision de la Cour suprême clôt définitivement ses procédures judiciaires. Il restera incarcéré à la prison centrale de Bang Kwang, où il a suivi le verdict par visioconférence, sans possibilité de recours supplémentaire.



