
Fiche opposants créées par cette division.
Le scandale enfle autour des opérations d’information menées par l’armée thaïlandaise. La Commission nationale des droits de l’homme (NHRC) a confirmé que des agences de sécurité ont ciblé des civils, des opposants politiques, des militants et des ONG via des campagnes numériques jugées contraires à la Constitution.
Selon le commissaire Wasan Paileeklee, une plainte déposée en avril 2025 accuse le ministère de la Défense, les forces armées, la police royale et l’ISOC d’avoir mis en place une cellule spéciale sous le Centre des opérations conjointes. Cette unité aurait dressé des listes de « cibles prioritaires » — personnalités politiques, universitaires, leaders étudiants — pour les surveiller et parfois les attaquer en ligne.
Des documents transmis au Parlement citent Thaksin Shinawatra, Anutin Charnvirakul et Thammanat Prompao comme figures exploitant la monarchie à des fins personnelles. Des groupes pro-démocratie comme Amnesty International Thaïlande ou l’ancien leader du Move Forward Party, Pita Limjaroenrat, figurent aussi sur ces listes.
Le député Chayaphon Satondee affirme que ces opérations ont été coordonnées avant les élections de 2023, avec des techniques comme le phishing, les attaques DDoS ou les réseaux Wi-Fi piégés. En 2024, 85 personnes auraient subi plus de 84 000 cyberattaques. Il dénonce l’usage de fonds publics pour mener ces actions sous couvert de sécurité nationale.
L’armée nie toute campagne de désinformation. Le général Winthai Suvaree parle de simples efforts de communication pour « corriger les fausses informations ». Pourtant, la NHRC a découvert que des données personnelles — noms, adresses, opinions politiques — ont été collectées pour surveiller les comportements en ligne.
Le député Wiroj Lakkhanaadisorn enquête sur le financement de ces opérations, estimé à 3,29 milliards de bahts en 2025. Des coupes budgétaires sont envisagées.
Amnesty et plusieurs chercheurs dénoncent une atteinte grave aux libertés fondamentales. Des journalistes critiques auraient même été qualifiés de « traîtres » ou de « terroristes ». La NHRC appelle à suspendre immédiatement ces pratiques et à garantir le respect des droits des citoyens.



