
La Thaïlande se dirige vers des élections générales probablement fixées au 29 mars 2026, selon Paradorn Prissananantakul, ministre rattaché au bureau du Premier ministre. Cette annonce fait suite à une réunion entre le Premier ministre Anutin Charnvirakul et la Commission électorale, dans le cadre d’un calendrier politique tendu.
Anutin, devenu Premier ministre en septembre 2025. Peu avant, son parti Bhumjaithai avait quitté la coalition dirigée par le Pheu Thai et a promis de dissoudre la Chambre des représentants d’ici fin janvier. Toutefois, des observateurs politiques, dont l’ancien député Thepthai Senapong, estiment qu’il pourrait anticiper cette dissolution dès début décembre. L’objectif serait d’éviter une motion de censure imminente, notamment liée à l’affaire des escroqueries transnationales basées au Cambodge, qui pourrait impliquer des personnalités politiques de son camp.
Selon les règles parlementaires, une fois une motion de censure déposée, le Premier ministre ne peut plus dissoudre la Chambre. Anutin pourrait donc agir rapidement pour éviter d’être le premier chef de gouvernement thaïlandais renversé par un vote de défiance en séance plénière. Sa coalition, minoritaire avec seulement 168 députés, même si l’on y ajoute les transfuges des autres partis, est vulnérable face à l’opposition, qui rassemble 284 élus.
En parallèle des élections, deux référendums sont envisagés : l’un sur une nouvelle constitution, l’autre sur l’abrogation de deux protocoles d’accord signés avec le Cambodge en 2000 et 2001 concernant la délimitation des frontières. Ce second référendum pourrait créer plus de problèmes qu’il n’en résoudra. Ces consultations populaires devraient se tenir le même jour que les élections, selon le président de la Commission électorale, Ittiporn Boonpracong.
Le budget prévu pour l’organisation des élections et des référendums s’élève à 9 milliards de bahts, et environ 53 millions de Thaïlandais seront appelés aux urnes. Anutin a confirmé que le gouvernement mettrait en place un groupe de travail avec la Commission électorale pour définir les modalités opérationnelles et accélérer le processus.
Malgré les critiques de certains universitaires et politiciens, le Premier ministre insiste sur la nécessité d’agir rapidement pour respecter la feuille de route politique, qui prévoit la dissolution du parlement au plus tard le 31 janvier 2026. Cette séquence électorale pourrait redéfinir les équilibres politiques du pays dans un contexte de tensions régionales et de méfiance croissante envers les institutions.



