
Koh Lipe
La Thaïlande a enregistré une baisse de 7,1 % du nombre de visiteurs étrangers entre janvier et mi-septembre 2025, selon le ministère du Tourisme. Environ 23 millions de touristes ont été comptabilisés sur la période, loin des 40 millions de 2019, avant la pandémie. La Malaisie reste le premier marché émetteur, suivie de près par la Chine.
Mais c’est justement du côté chinois que les signaux sont les plus préoccupants. Une nouvelle génération de touristes indépendants délaisse la Thaïlande au profit du Vietnam, jugé plus authentique, moins saturé et mieux adapté aux attentes modernes. Festivals, signalétique en mandarin, personnel parlant chinois : le Vietnam multiplie les efforts pour séduire ces voyageurs, avec succès. Le nombre de touristes chinois y a bondi de 44 % sur un an, tandis que la capacité aérienne entre la Chine et la Thaïlande a chuté de 11 %.
Ce glissement pourrait coûter à la Thaïlande plus de 3,5 milliards de dollars en pertes de revenus, selon China Trading Desk. Les plaintes sur les réseaux sociaux concernant la hausse des prix des hôtels, des repas et des taxis post-Covid n’arrangent rien. L’enlèvement du célèbre acteur chinois Wang Xing, attiré en Thaïlande avant d’être transféré en Birmanie par un réseau frauduleux, a également terni l’image du royaume.
Face à cette concurrence régionale accrue, la Thaïlande peine à se repositionner. Le Kasikorn Research Centre prévoit une contraction de 4,5 % du chiffre d’affaires hôtelier cette année. Pourtant, tout n’est pas perdu : Bangkok reste la destination asiatique la plus re-visitée sur la plateforme Agoda, et l’hiver, saison haute du tourisme, pourrait relancer la dynamique.
Pendant ce temps, le Japon affiche une croissance robuste avec 24,9 millions de visiteurs internationaux sur les sept premiers mois de l’année, dont 5,6 millions de Chinois (+47,9 %). La Thaïlande, elle, devra redoubler d’efforts pour reconquérir sa place dans le cœur des voyageurs chinois, désormais plus exigeants, plus mobiles et prêts à payer pour une expérience réellement dépaysante.
Bien sûr, si du point de vue économique, la bouderie chinoise n’augure rien de bon, elle favorise la qualité de la vie des Thaïlandais et des expatriés inquiets de surtourisme,