
Le 22 juillet 2025, la Thaïlande a officiellement protesté auprès du Myanmar après la découverte d’un drone militaire birman échoué sur son territoire, dans la province frontalière de Tak. Le drone, identifié comme un « kamikaze » radiocommandé et doté d’une charge gazeuse servant d’ogive, a été retrouvé dans une zone boisée de Ban Khun Mae Wa, à environ 15 kilomètres de la frontière. L’engin, utilisé vraisemblablement dans les combats opposant l’armée birmane à l’Armée nationale de libération karen (KNLA), a perdu le contrôle et s’est écrasé sans faire de victimes ni causer de dégâts matériels.
La 35e Force opérationnelle des Rangers, sous la Force Naresuan, a immédiatement isolé la zone. Les autorités locales, épaulées par l’unité Ratchamanu et la police, ont averti la population et dépêché une équipe de déminage. Le drone a été neutralisé en toute sécurité. Face à ce que Bangkok considère comme une violation de son espace aérien, une note de protestation officielle a été transmise au Myanmar par l’intermédiaire du Comité frontalier bilatéral (TBC) de Mae Sot.
Cette incursion survient dans un contexte tendu depuis le coup d’État militaire au Myanmar en février 2021. Les régions frontalières sont le théâtre d’affrontements récurrents entre la junte et ses opposants issus de groupes ethniques ou pro-démocratie. Des milliers de civils birmans se sont déjà réfugiés du côté thaïlandais, accentuant la sensibilité de la zone. L’usage croissant des drones par les belligérants, pour des frappes ciblées tout en limitant les pertes humaines, transforme le paysage militaire local.
Le Myanmar est désormais le troisième pays au monde en nombre d’incidents liés aux drones, après l’Ukraine et la Russie, selon le centre de données sur les conflits Acled. Leur faible coût, leur modularité et leur efficacité tactique en font des armes de choix, tant pour la résistance que pour les forces gouvernementales.
La Thaïlande, malgré sa prudence diplomatique, durcit le ton pour rappeler sa souveraineté.