
L’avocat thaïlandais des droits de l’homme, Arnon Nampa, a été condamné lundi à deux ans et 20 jours supplémentaires d’emprisonnement après avoir été reconnu coupable par le tribunal pénal de crime de lèse-majesté et d’autres chefs d’accusation, dans le cadre d’un rassemblement sur le thème de Harry Potter au Bangkok Art. et Centre Culturel le 3 août 2021. Lors de cet événement, Arnon Nampa a prononcé un discours vêtu de l’uniforme des apprentis sorciers des romans de J.K. Rowling.
L’association Thai Lawyers for Human Rights (TLHR) a déclaré que cette dernière condamnation, la troisième du genre, porte la peine d’emprisonnement totale d’Arnon à 10 ans et 20 jours.
Dans cette affaire, Arnon a été inculpé de plusieurs chefs d’accusation, notamment de diffamation envers la monarchie, de rassemblement de plus de cinq personnes dans une zone de contrôle maximum, de violation des lois liées au contrôle des maladies transmissibles et d’utilisation de haut-parleurs en public sans autorisation.
Le tribunal l’a déclaré coupable de toutes les infractions et l’a condamné. Il a également été condamné à une amende de 100 bahts.
L’avocat et militant purge actuellement ses deux précédentes peines de prison à la maison d’arrêt de Bangkok.
Arnon Nampa est actuellement poursuivi dans 14 affaires de diffamation royale, liées à des discours et des publications en ligne entre 2020 et 2021, toujours selon TLHR.
Entre 2020 et 2021, des milliers de personnes ont participé à des manifestations géantes en Thaïlande, réclamant une réforme profonde du système politique. Cependant, l’utilisation de la loi sur le crime de lèse-majesté, ou article 112, est souvent utilisée pour cibler les opposants politiques, ce qui suscite des critiques de la part des organisations de défense des droits humains.
Le mouvement pro-démocratie demande une réforme de cette loi, qui punit jusqu’à quinze ans de prison toute insulte visant le roi ou sa famille. Il y a une condamnation par prise de parole. Le gouvernement actuel et le régime militaire qui dirige toujours, de facto, la Thaïlande, a fermé la porte à toute discussion sur ce sujet, considéré comme un tabou. Entre le début des manifestations pro-démocratie en juillet 2020 et février 2024, 270 personnes ont été accusées d’avoir enfreint la loi de lèse-majesté, d’après TLHR.