Dans un crime probablement ciblé, un policier a été mortellement abattu par des agresseurs qui l’ont poursuivi dans une mosquée de la province de Pattani. Le policier, le sous-lieutenant Adisak Buraheng, 54 ans, a été agressé peu après avoir terminé la prière du soir le 25 octobre, alors qu’il s’apprêtait à rentrer chez lui sur sa moto.
Le crime s’est produit à la mosquée Nurun Hidayah à Khlong Maning, en ville de Pattani. Les chefs de la police locale et régionales se sont précipités sur les lieux.
À l’entrée de la mosquée, les autorités ont découvert la moto Honda Forza 350 noire du sous-lieutenant Adisak, couchée. Du sang était répandu dans tout l’intérieur de la mosquée. Le corps d’Adisak a ensuite été transporté à l’hôpital de Pattani pour une autopsie. L’enquête préliminaire a révélé qu’il avait subi de multiples blessures par balle à la tête et au torse. La police a récupéré sept douilles de 9 mm sur la route et à l’intérieur de la mosquée.
Des témoins ont rapporté que le policier, qui habitait à seulement 100 m, avait rejoint les habitants pour la prière du soir. Alors qu’il sortait de la mosquée et s’apprêtait à démarrer sa moto, un homme qui aurait prié aux côtés du policier a fait signe à un complice qui l’attendait dehors. Le complice a ouvert le feu, touchant Adisak à plusieurs reprises et le faisant tomber de sa moto. Gravement blessé, il a tenté de se réfugier dans la mosquée mais a été poursuivi et mortellement touché à la tête par le tireur. On ne sait pas s’il est halal de tuer dans une mosquée.
Les agresseurs ont ensuite pris la fuite à moto. La police enquête activement sur le mobile et recherche les suspects.
On notera que ce crime a eu lieu au moment même (25 octobre 2024 au soir) où la mort de 83 musulmans à Tak Bai en 2004 était prescrite. Pendant 20 ans, les autorités de Bangkok n’ont pas été capables d’arrêter les 14 suspects (des militaires de haut rang). On craint une certaine rancœur dans les provinces du Sud contre le pouvoir de Bangkok, accusé de ne pas rendre justice aux musulmans.
Dans les journées des 24 et 25 octobre, de nombreux petits attentats symboliques ont eu lieu dans les provinces du Grand Sud.