
Thanakorn Thawornchinchot filmé en train de voler en 2021.
Le sénateur Thanakorn Thawornchinchot est au cœur de deux enquêtes judiciaires en Thaïlande : l’une pour une présumée agression sexuelle sur sa conseillère, Natthasinee Pinyopiyawit, et l’autre pour un vol lié à un accident de voiture mortel survenu en 2021. Dans cette dernière affaire, des images de vidéosurveillance ont identifié Thanakorn parmi deux secouristes bénévoles ayant dérobé des biens d’une victime décédée, dont des téléphones, des objets de luxe et une amulette, totalisant 1,5 million de bahts. Cela ne l’a pas empêché d’être élu sénateur en 2024. Des « retards » répétés ont bloqué l’avancement de l’affaire, la prochaine audience étant fixée au 6 août.
Parallèlement, une plainte pour agression sexuelle a été déposée contre Thanakorn auprès de la police et du Sénat, après un incident présumé survenu dans un condo à Bangkok. Les autorités disposent d’enregistrements vidéo montrant le sénateur et la plaignante entrant ensemble dans les lieux, ainsi que d’un certificat médical attestant des faits. Le général de division Jesada Suaysom a précisé que, compte tenu du statut parlementaire de Thanakorn, la police ne peut pas le convoquer avant la fin de la session parlementaire, sauf s’il accepte de coopérer volontairement.
Malgré ces deux enquêtes en cours, la Commission électorale a validé son siège au Sénat, ce qui soulève des interrogations sur les processus de sélection. Les élections sénatoriales ont été entachées de nombreuses fraudes. La police continue de recueillir des preuves scientifiques et testimoniales dans les deux dossiers. Les conclusions médicales, jugées impartiales, appuient la démarche judiciaire, mais aucune charge formelle n’a encore été retenue contre le sénateur qui pourrait s’en sortir.
Ces affaires combinées alimentent un climat de méfiance autour des responsabilités et de la transparence dans les institutions politiques thaïlandaises, en particulier du côté du Sénat, où la Commission électorale semble couvrir la fraude possiblement orchestrée par le parti Bumjaithai, maintenant proche de l’armée.