
Image réalisée par Thai Enquirer
Le député Rangsiman Rome (Parti du Peuple) a lancé une alerte explosive au Parlement thaïlandais : Benjamin Mauerberger, homme d’affaires sud-africain naturalisé cambodgien, serait un acteur central des réseaux d’escroquerie opérant entre la Thaïlande et le Cambodge. Connu aussi sous le nom de Ben Smith, il est lié à des opérations frauduleuses dans plusieurs pays, dont la Nouvelle-Zélande, et à des entités comme Tian Tian Ventures, aujourd’hui dissoutes.
Selon Rangsiman, Mauerberger serait proche de l’élite politique cambodgienne, notamment Yim Leak, président du BIC Group, et conseiller de l’ex-Premier ministre Hun Sen. Il aurait utilisé ces connexions pour blanchir de l’argent via des casinos et des projets immobiliers. Des photos le montrent aux côtés de ministres thaïlandais, soulevant des questions sur ses liens politiques.
Le député dénonce aussi les tensions croissantes entre familles influentes thaïlandaises et cambodgiennes, qui alimentent des conflits frontaliers et des affaires de corruption. Il pointe du doigt l’inaction des autorités face à des figures comme Kok An (surnommé “Roi de Poipet”), Ly Yong Phat (“Roi de Koh Kong”), et Hun To, cousin du Premier ministre cambodgien Hun Manet, tous soupçonnés d’être impliqués dans des réseaux de fraudes et de blanchiment.
Les chiffres sont alarmants : selon le rapport 2025 de GASA et Whoscall, les Thaïlandais perdent 115 milliards de bahts par an à cause des scams, dont la majorité des flux financiers proviennent du Cambodge. Les revenus des scams y représenteraient jusqu’à 60 % du PIB en 2022. Amnesty International recense 53 sites d’escroquerie confirmés et 45 suspects, concentrés près de la frontière thaïlandaise.
Rangsiman accuse aussi Mauerberger d’avoir tenté d’obtenir la nationalité thaïlandaise sous le nom de “Sathit” et d’avoir fourni des yachts et un jet privé à un ancien Premier ministre, potentiellement financés par des activités illicites.
Pour contrer ces réseaux, il propose quatre mesures : créer un centre de coordination anti-scam, traquer les flux financiers liés aux suspects, appliquer des règles strictes sur les cryptomonnaies, et envisager des recours juridiques internationaux, y compris devant la Cour pénale internationale.
Une affaire explosive, enfin révélée au grand jour, qui mêle crime organisé, politique et diplomatie régionale.
Évidemment, si l’absurde conflit actuel découlait de magouilles familiales à grande échelle orchestrées par les élites des deux pays, il y aurait de quoi exaspérer les populations concernées.