Lors d’une conférence de presse commune, Move Forward et Pheu Thai, les deux plus grands partis de la coalition et de Thaïlande ont annoncé, lundi soirn s’être mis d’accord sur le nom de Wan Muhamad Noor Matha au poste de président de l’assemblée nationale.
Le premier poste de vice-président ira au Move Forward et le deuxième poste de vice-président ira au Parti Pheu Thai.
Le président de la Chambre sortante, Chuan Leekpai (parti démocrate), a exprimé son soutien au chef de Prachachart (membre de la coalition pro-démocratie), Wan Muhamad Noor Matha, pour le remplacer. Il a ajouté que le leader Pheu Thai Chonlanan Srikaew était également un candidat approprié pour le poste.
Chuan a expliqué que Wan Noor est un choix approprié car il a une expérience antérieure en tant que président de la Chambre (au 20e siècle), possède les compétences nécessaires et saura rester neutre. Il a 79 ans.
Wan Noor deviendrait le deuxième président de l’assemblée consécutif à ne pas être issu du parti qui a remporté les élections. Le parti démocrate de Chuan était loin d’avoir gagné les élections de 2019.
Suriya Juangroongruangkit, du Pheu Thai, avait confirmé plus tôt dans la journée que le parti proposait Wan Muhamad Noor Matha, le chef de Prachachart, comme président de la Chambre.
Le candidat du parti Move Forward (MFP) pour perchoir, le député de Phitsanulok Padipat Suntiphada, était critiqué pour son manque d’expérience politique. « Il sera mieux dans un ministère », a déclaré un dirigeant du démocrate Satit Pitutacha.
Satit a déclaré qu’un président de la Chambre doit être mature, neutre et disposé à travailler avec tous les partis et même avec le Sénat. Il doute que Padipat possédait ces qualifications. Satit a déclaré que puisque Padipat possède de grandes capacités, qu’il est direct et peut prendre des décisions, il devrait plutôt occuper un ministère.
Après que le chef du parti Prachachat, Wan Muhamad Noor Matha, a accepté le soutien du parti Pheu Thai comme nouveau président de la Chambre, il était devenu difficile pour Move Forward de refuser parce que Wan est le chef d’un parti de la coalition et un ancien président de la Chambre.
Les trois enjeux qui inquiètent le MF : d’abord, on ne sait pas si Wan insistera pour proposer plusieurs fois le nom de Pita comme candidat Premier ministre lors de la session du parlement ou bien s’il proposera tout de suite un autre candidat en cas d’échec au premier tour. En effet, on s’attend à ce que les sénateurs rejettent Pita au premier tour. Ensuite, on ne sait pas si Wan proposera la loi sur le mariage pour tous au parlement car il y est personnellement opposé en tant que fervent musulman. Enfin, Wan ne supportera sans doute pas la réforme de la loi sur lèse-majesté.
Encore plus gênant pour le Move Forward, si Pita n’est pas élu ou pire, s’il est exclu de l’assemblée voire emprisonné par la « justice » du régime, le parti se retrouvera sans président de la chambre et sans premier ministre alors qu’il avait gagné les élections.
On comprend l’extrême nervosité de ses membres qui les pousse à parfois se comporter de manière puérile.
Le Move Forward Party (MFP), une force politique relativement nouvelle, peine à manœuvrer dans des eaux politiciennes hostiles. Ses récents revers, par exemple pour le perchoir, soulignent la nécessité d’une maturité politique, du sens du jugement et de prudence, selon les observateurs.
En se comportant de manière brusque, c’est comme si le MF avait voulu volontairement donner un avantage stratégique au Pheu Thai. Le MF se comporte comme s’il était invulnérable alors que, justement, il est très vulnérable tant que le régime garde les rennes du pays.
L’utilisation systématique et trop rapide des réseaux sociaux, « à l’occidentale » exacerbe les frictions politiques, comme en occident.
Le 2 juillet, certains militants du MFP auraient « réprimandé » des élus âgés du Pheu Thai. Selon les témoins, c’était plus que de mauvaises manières; c’était des incivilités qui entachent la réputation du parti. L’absence d’excuses est également regrettable.
Le MFP doit montrer qu’il peut guider toute la famille thaïlandaise, dans sa diversité colorée et tumultueuse, vers de nouveaux horizons porteurs d’espoir. Il doit se métamorphose en une force politique brillante dont il possède le potentiel, concluent les experts.
Le MFP doit acquérir une culture de compromis au sein de la coalition. En revanche, le PT doit éviter toute compromission avec les putschistes.
