
Près de 10 millions de personnes en Thaïlande sont aux prises avec des problèmes de santé mentale, selon des données récentes du Conseil national de développement économique et social (NESDC). Ce récent rapport indique que près de 11 % de la population est à risque de suicide et qu’environ 16 % sont régulièrement stressés.
Danucha Pichayanan, du NESDC, a souligné la gravité de la situation, déclarant que la santé mentale est devenue une préoccupation majeure pour la nation. L’augmentation continue du nombre de patients psychiatriques, de 1,3 million en 2015 à 2,9 millions en 2023, le prouve, tout comme les fréquents faits divers provoqués par des personnes instables qui refusent de se soigner.
« Bien que la Thaïlande compte officiellement 2,9 millions de patients ayant reçu un traitement médical l’année dernière, le nombre réel de personnes souffrant de problèmes de santé mentale pourrait atteindre 10 millions, car de nombreuses personnes ne cherchent pas à se faire soigner », a expliqué Danucha. Une proportion importante de la population reste non traitée ce qui est dangereux.
Entre octobre 2023 et avril 2024, le ministère de la Santé mentale a constaté que 15,5 % des personnes souffrant de problèmes de santé mentale connaissaient des niveaux de stress élevés, 17,2 % étaient à risque de dépression et 10,6 % à risque de suicide.
Ces chiffres aux impacts économiques importants se sont aggravés par rapport aux années précédentes. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) rapporte que la dépression et l’anxiété contribuent à la perte d’environ 12 milliards de journées de travail dans le monde, entraînant une perte économique supérieure à 1 000 milliards de dollars américains (36 000 milliards de bahts).
Le NESDC attribue l’augmentation des taux de dépression et d’anxiété aux pressions économiques et sociales croissantes. En 2023, ces problèmes de santé mentale ont dépassé la méthamphétamine et l’abus d’autres substances en tant que fléaux nationaux.
Danucha a cité le taux de suicide alarmant de 7,94 pour 100 000 habitants, proche du pic de la crise de Tom Yum Kung en 1997. En fait, ce chiffre atteindrait 8,8 selon Statistica, près de la moyenne mondiale de 9 et moins que la France à 13,8 et la Belgique à 18.
Des recherches récentes suggèrent que des facteurs tels que la pollution de l’air exacerbent davantage les problèmes de santé mentale. Une étude menée au Royaume-Uni a révélé une augmentation de 20 % de la dépression chez les jeunes en raison de la pollution de l’air, tandis que des recherches de l’Université Mahidol ont révélé que sept personnes sur dix à Bangkok souffrent d’épuisement professionnel au travail.
Dans ce contexte, La politique « Une école, un psychologue » va bientôt démarrer, a déclaré la députée Pheu Thai, Dr Linthiporn Varinwatchararoj. Elle affirme que de nombreuses écoles et enseignants soutiennent cette initiative. Le projet pilote vise à doter les enseignants et conseillers d’orientation désignés de nouvelles compétences pour mieux soutenir les jeunes.
Pour atteindre ces résultats, le ministère de la Santé publique doit travailler plus étroitement avec les écoles. L’objectif à long terme est de favoriser la collaboration pour former davantage de psychologues cliniciens et de conseillers. Actuellement, le pays ne compte qu’un peu plus d’un millier de psychologues scolaires pour 20 000 écoles.