
Le député de Songkhla, Chonnapat Naksua, se retrouve au cœur d’une affaire explosive. L’Office anti-blanchiment (Amlo) a gelé 69 biens d’une valeur totale de 159 millions de bahts, dans le cadre d’une enquête sur des sites de jeux en ligne illégaux. Parmi les plateformes visées : gimi88.com, gimi44.com et ts911goal.com.
Selon les autorités, des flux financiers suspects relient Chonnapat à des réseaux de jeux clandestins. L’élu, membre du parti Klatham, dispose de 30 jours pour prouver la légalité de ses avoirs : terrains, véhicules, liquidités, actions et dépôts bancaires. Il affirme que les accusations remontent à une enquête de 2021, avant son entrée en politique, et qu’il avait été blanchi à l’époque.
À ses côtés, le patron de son parti, Thamanat Prompow, vice-Premier ministre et figure controversée, monte au créneau. « Beaucoup de politiciens ont un passé. Ce qui compte, c’est qu’ils aient affronté la justice », a-t-il déclaré, appelant à ne pas instrumentaliser les affaires anciennes.
Mais le passé de Thamanat lui-même reste lourd. En 2019, la presse australienne révélait qu’il avait purgé quatre ans de prison à Sydney dans les années 1990, après avoir plaidé coupable dans une affaire de trafic d’héroïne. Malgré les dénégations et les tentatives de minimisation, cette affaire a entaché sa carrière politique en Thaïlande, où il a occupé plusieurs postes ministériels.
L’affaire Chonnapat relance les interrogations sur les liens entre politique et criminalité financière. Alors que le gouvernement d’Anutin Charnvirakul tente de renforcer sa crédibilité, ces révélations tombent mal. Le parti Klatham, dirigé de facto par Thamanat, voit son image écornée.
Pour l’heure, aucun chef d’accusation formel n’a été retenu contre Chonnapat. Mais l’enquête de l’Amlo pourrait rebattre les cartes. Si les preuves ne sont pas jugées suffisantes, les biens seront restitués. Dans le cas contraire, des poursuites pourraient suivre.



