
Le riz reste au cœur de l’économie et de la diplomatie thaïlandaise. Lors de sa première réunion de 2025, le Comité national de la politique et de la gestion du riz a approuvé une série de mesures destinées à stabiliser le marché et à soutenir les producteurs. La plus marquante : une incitation de 2 000 bahts par rai (environ 0,16 hectare) pour les agriculteurs qui acceptent de remplacer la culture de riz hors saison par des cultures alternatives, dans la limite de dix rai par ménage. L’objectif est double : améliorer les revenus des paysans tout en restructurant la production nationale. On ne sait pas si cette faible subvention, quasi symbolique, suffira à convaincre les agriculteurs.
Le vice‑ministre de l’Agriculture, Nares Thamrongthipyakhun, a rappelé que les marchés mondiaux du riz sont particulièrement volatils cette année. Pour sécuriser ses exportations, la Thaïlande a accéléré ses négociations, notamment avec la Chine. Un accord supplémentaire de 500 000 tonnes de riz jasmin devrait être signé en décembre, à l’occasion du sommet Mékong‑Lancang à Bangkok, en présence du Premier ministre chinois Li Qiang. Ce contrat, annoncé à l’occasion de la récente visite d’État du Roi et de la Reine en Chine, devrait faire grimper le prix du riz jasmin thaïlandais au‑delà de 13 000 bahts la tonne. Parallèlement, un accord de 100 000 tonnes a été conclu avec Singapour pour renforcer la sécurité alimentaire.
Le comité a également validé cinq mesures clés :
- un programme de prêts différés pour la campagne 2025/26, avec des plafonds ajustés aux prix du marché ;
- une extension de six mois du dispositif de compensation d’intérêts pour les négociants ;
- l’achat de 3 millions de tonnes de riz au‑dessus des prix du marché pour redistribution ;
- un soutien accru à la production de riz de qualité, incluant machines, petits moulins et réseaux commerciaux pour 200 groupes de producteurs ;
- une révision des quotas d’importation de riz japonais, portés de 100 à 300 tonnes par importateur afin de maintenir de bonnes relations commerciales.
Enfin, quatre sous‑comités seront créés pour suivre la production, le marketing, la gestion provinciale et l’appui aux négociants.
Au‑delà des chiffres, ces annonces traduisent l’importance stratégique du riz pour la Thaïlande : pilier de l’économie rurale, produit d’exportation phare et instrument diplomatique. Bangkok cherche à moderniser son agriculture, ce que le Vietnam fait depuis des années en créant de nouvelles variétés de riz moins gourmandes en eau.



