Plus de 60% des personnes interrogées lors d’un récent sondage d’opinion craignent que les huit partis de la coalition, dirigés par Move Forward, ne soient pas en mesure de former un gouvernement. Ils pensent que Pita Limjaroenrat ne deviendra pas le 30e Premier ministre thaïlandais.
58,33% des personnes interrogées ne sont pas convaincues que la formation d’un nouveau gouvernement se déroulera correctement, selon le sondage de l’Université Suan Dusit.
Le sondage montre que 52,14% des Thaïlandais sont préoccupés par l’inflation et 51,90% par la formation du nouveau gouvernement suite aux élections du 14 mai.
72,63%, avouent s’être davantage intéressés à la politique lors de cette élection et, 46,38% en ont parlé avec leur famille et leurs proches selon le sondage.
Le sondage montre que 67,83% craignent que le vote pour le nouveau Premier ministre, lors d’une session conjointe de députés et de sénateurs, ne réponde pas aux aspirations du peuple et que les huit partis de la coalition ne parviennent pas à former un gouvernement en raison de « politicaillerie ».
La coalition de huit partis comprend Move Forward, Pheu Thai, Prachachart, Thai Sang Thai, Thai Liberal, Fair, Pheu Thai Ruam Palang et New Social Power (Plung Sungkom Mai). Ils ont un total de 313 voix à la Chambre sur 500 mais avec le pouvoir de nuisance des sénateurs nommés par la junte, c’est insuffisant pour que Pita devienne Premier ministre au Parlement.
De plus, les partis Move Forward et Pheu Thai se disputent pour savoir lequel d’entre eux devrait prendre la présidence de la Chambre.
Mais le plus grave est une rumeur que propage le lanceur d’alerte et ancien député Chuwit Kamolvisit. Lorsqu’il a dénoncé les mafieux chinois en novembre 2022 et que la police a enquêté, ses informations se sont révélées exactes à 100 %. Dans le cas présent, on ne sait pas si ce qu’il affirme est vrai.
Il évoque un accord secret sur la mise en place d’un gouvernement de coalition sans le parti Move Forward mais avec retour en Thaïlande de l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra qui vit en exil à l’étranger à la suite du coup d’État de 2006. C’est le sérieux Matichon qui a rapporté les dires de Chuwit ce dimanche.
Cet accord qui poussera Move Forward sur les bancs de l’opposition a été conclu par le Pheu Thai avec Thaksin patron de facto, le Bhumjaithai avec Newin Chidchob patron de facto, le Palang Pracharat dirigé par le putschiste Prawit Wongsuwan, le parti démocrate dont le nouveau chef n’est pas encore connu et le Chart Thai Pattana dirigé par Varawut Silpa-archa, a-t-il déclaré.
Ces partis pro-armée, ainsi que les sénateurs non élus, obtiendront facilement le minimum de 376 voix requises pour que leur candidat devienne Premier ministre, en vertu de la constitution conçue par l’armée.
Le feu vert a été donné pour former ce gouvernement de coalition afin que Thaksin rentre chez lui et l’ancien Premier ministre attend à Singapour, selon Chuwit. Pheu Thai se rangerait du côté des partis pro-armée en échange de la possibilité pour Thaksin de revenir purger sa peine de prison en résidentielle et non derrière les barreaux, voire même de bénéficier d’une amnistie.
Cependant, Chuwit a refusé de révéler la source de ses informations, soulignant que ceux qui participaient aux pourparlers secrets ne voulaient pas être identifiés.
Il est normal qu’après les élections terminées, des pourparlers ont lieu secrètement sans tenir compte de la volonté du peuple, a-t-il déclaré.
Cet accord rendrait fous furieux des millions d’électeurs du MF et peut-être aussi du PT qui se sentiront trahis par Thaksin car ils ne veulent pas pactiser avec l’armée. Mais cela aurait l’avantage de clarifier les choses. Il n’y aurait plus qu’un parti anti establishment. Reste à savoir s’il pourra, un jour, avoir la majorité à lui tout seul.
Thaksin sacrifierait ainsi son parti qui perdrait en crédibilité et pourrait éclater pour son propre bénéfice.
A suivre car Chuwit peut aussi se tromper.
Cependant et étrangement, un dirigeant du parti de Prayut (UTN) a déclaré, comme si c’était à l’ordre du jour, que le parti était d’accord pour intégrer toute coalition mais qu’il faudrait conserver Prayut. Cela prouve que des pourparlers sont en cours et que les partis d’extrême droite on été contactés. Bien sûr, Prayut est grillé donc si son parti veut le garder, il s’exclut de lui-même de la coalition.
