Beaucoup de voix critiquent le parti Pheu Thai pour sa tentative d’intégrer les partis des « oncles (putschistes) » dans sa coalition, l’accusant de trahir le peuple.
Les observateurs ont déclaré que la composition du gouvernement de coalition dirigé par le Pheu Thai ne sera pas différente de celle du gouvernement sortant, le Pheu Thai servant de renfort, ou d’idiot utile, selon certains.
Les putschistes n’ont eu de cesse d’évincer des gouvernements élus de ce qui est maintenant le Pheu Thai.
Les « oncles » de 2023 s’appellent Prayut Chan-o-cha et Prawit Wongsuwon, mais le coup d’état militaire est une tradition de l’armée thaïlandaise travaillant de facto avec le régime pour empêcher toute démocratie.
Selon une source, le Pheu Thai a maintenant conclu un accord avec le PPRP dans lequel le PPRP a accepté de voter pour le candidat du Pheu Thai au poste de Premier ministre en échange de tranches du gâteau au prorata.
Cependant, l’UTN n’a pas encore confirmé si elle rejoindra la coalition. Si l’UTN accepte également de se joindre, la coalition dirigée par le Pheu Thai comptera 315 députés, a indiqué la source.
Wanwichit Boonprong, de l’Université de Rangsit, rappellent que le PPRP et l’UTN sont opposés de manière viscérale au Pheu Thai.
« Si armée et Pheu Thai travaillent ensemble, les gens soupçonneront qu’ils le font dans leurs propres intérêts, indépendamment de ce que ressentent leurs partisans », a déclaré M. Wanwichit.
»Pire, ils auront du mal à travailler ensemble. Le Pheu Thai ne peut pas espérer avoir les mains libres dans la gestion des affaires économiques car les partis des putschistes voudront influer.
« Il sera difficile pour le Pheu Thai de mettre en œuvre plusieurs de ses politiques. Et en raison de sa décision d’intégrer les partis oncles dans la coalition, le Pheu Thai perdra une partie du soutien populaire lors des prochaines élections », a déclaré M. Wanwichit.
Olarn Thinbangtieo, de l’Université de Burapha, a fait écho à ce point de vue, affirmant que Pheu Thai avait précédemment déclaré que cela ne fonctionnerait pas avec l’UTN et le PRRP. D’ailleurs, cela ne fonctionnera peut-être pas, à terme.
S’il revient sur sa parole, PT peut s’attendre à voir des gens descendre dans la rue, et si les manifestations persistent, l’économie en sera affectée, a-t-il dit.
Imaginez un premier ministre Pheu Thai donner l’ordre de frapper voire de tirer sur des manifestants alors que des chemises rouges (liées à Thaksin) ont été abattues par l’armée en 2010.
Wiroj Lakkhanaadisorn, un député Move Forward (MFP), a tweeté que la configuration de la coalition dirigée par Pheu-Thai ne serait pas différente de celle du gouvernement sortant si l’UTN et le PPRP la rejoignaient.
« Un nouveau parti vient comme un ajout et ne sert qu’à apporter un soutien à une dictature », a tweeté M. Wiroj, faisant apparemment référence au Pheu Thai.
Amarat Chokepamitkul, une figure clé du MFP, a également posté sur Facebook : « Le peuple n’aura pas de nouveau gouvernement. C’est le gouvernement sortant, auquel s’ajoute le Pheu Thai.
Ekachai Hongkangwan, un militant des chemises rouges, a déclaré que les chemises rouges avaient fait des sacrifices (parfois de leur vie) pour s’opposer aux pouvoirs illégitimes et a appelé Pheu Thai à ne pas les trahir en travaillant avec des partis qui soutiennent une dictature.
L’ancien chef chemises rouges Sombat Thongyoi a posté sur Facebook que peu importe la façon dont les chemises rouges protestent, cela n’empêchera pas Pheu Thai de former un gouvernement de coalition comprenant le PPPR et l’UTN.
Combiné avec 40 députés du PPRP, la coalition Pheu Thai – extrême droite serait de 278. Si l’UTN (extrême extrême droite) rejoignait, le nombre passerait à 314.
« L’UTN n’a pas précisé si le parti serait dans la formation de la coalition », a déclaré M. Phumtham, ajoutant que le soutien de 278 députés conduirait à un gouvernement stable. Et surtout dans ce cas, la place relative du Pheu Thai contre les putschistes serait majoritaire. Si l’UTN arrive, le Pheu Thai n’est effectivement qu’un soutien de l’armée.
Un parti peut soutenir le candidat du Pheu Thai sans faire partie de la coalition, a-t-il dit. Il a déclaré qu’un nouveau gouvernement dirigé par le Pheu Thai se concentrerait sur la prise en charge des besoins du peuple et la modification de la constitution. Sur ce point, le Pheu Thai est particulièrement affaibli car les partis des putschistes, donc au gouvernement, ne veulent pas modifier la constitution, Prayut (de facto mentor de l’UTN) l’a encore dit récemment.
Sans modification de la constitution, le Pheu Thai n’est qu’un parti d’affairistes de style Bumjaithai qui ne fait que profiter de ses portefeuilles.
Bien sûr, on devine, derrière ce naufrage, l’ombre de Thaksin qui privilégie son propre retour à tout progrès en Thaïlande.
Phumtham a déclaré ne voir aucun problème à accueillir le PPRP et l’UTN dans la coalition. « L’élection est terminée. Le résultat est clair. Nous devons vivre avec la réalité du présent. » Cette phrase n’a aucun sens et alimente la rhétorique des observateurs et des opposants qui voit un Pheu Thai totalement perdu et pris en otage par l’extrême droite.
Pire, Le vice-Premier ministre et chef du parti Palang Pracharath (PPRP), le général putschiste Prawit Wongsuwon, ne quitte pas la politique et n’a jamais repoussé la perspective d’un poste dans le prochain gouvernement, a déclaré le chef adjoint du PPRP, Chaiwut Thanakamanusorn.
M. Chaiwut, qui est ministre de l’Economie s’exprimait à la suite d’informations affirmant que le PPRP rejoindrait un gouvernement de coalition. Certaines rumeurs que, pour représenter la famille Wongsuwon au gouvernement, ce serait Prawit le ministre et non son frère. Et Pourquoi pas deux Wongsuwon pour le prix d’un ? Ce serait, aux yeux de la population, l’humiliation ultime pour Pheu Thai.
Selon le Grand politologue, Thitinan Pongsudhirak, La volatilité et l’instabilité prolongées de la politique thaïlandaise témoignent d’une crise démocratique continue depuis le coup d’État militaire de septembre 2006. À moins que le parti politique qui gagne l’élection ne soit soutenu par le régime militaro-autoritaire ultra-conservateur, il n’est pas autorisé à prendre le pouvoir ou est renversé pendant son mandat. C’est le même scénario qui se joue depuis le 14 mai.
Après l’élection de février 2005, le parti Thai Rak Thai, dirigé par le premier ministre Thaksin Shinawatra, a remporté une victoire écrasante. Il était le premier à terminer un mandat de quatre ans sans dissolution. Il a été renversé par un coup d’État 19 mois plus tard. Le gouvernement élu suivant, également aligné sur Thaksin, a duré moins d’un an, le parti au pouvoir Palang Prachachon (Pouvoir populaire) ayant été dissous par la Cour constitutionnelle en décembre 2008 pour des raisons ridicules.
Puis, le gouvernement Parti démocrate soutenu par l’armée qui a pris le pouvoir (à la suite d’un coup d’état parlementaire) est allé jusqu’au bout en juillet 2011, en faisant tirer à balles réelles sur les manifestants pro-Thaksin « chemises rouges » en 2009-2010.
Encore une fois, le côté Thaksin a remporté les élections en juillet 2011 avec le Pheu Thai et Yingluck Shinawatra, la sœur de Thaksin, Premier ministre. Le gouvernement a ensuite été renversé par un autre coup d’État en mai 2014. Après cinq ans de gouvernement militaire, qui a parrainé une nouvelle constitution pro-militaire en 2017, Pheu Thai a gagné les élections de mars 2019.
Mais il a été empêché de former un gouvernement et le parti Palang Pracharath (PPRP) de l’armée et du général Prayut Chan-o-cha, a mis sur pied un gouvernement de coalition branlant qui a duré un mandat complet malgré ses performances douteuses. Aujourd’hui, la Thaïlande connaît le même schéma.
Bien qu’il ait remporté 151 sièges sur 500 à l’Assemblée, la capacité du Parti de l’avant (MFP) à former un gouvernement a été sabotée par le régime.
Le Pheu Thai, jusqu’à présent, n’est pas menacé par la justice, puisqu’il se prosterne devant le régime mais il est sévèrement critiqué par sa base de chemises rouges.
Pheu Thai demande au MFP de soutenir son candidat premier ministre, bien qu’il ait trahi et jeté MFP comme une vieille chaussette. Selon Thitinan Le MFP ferait une grave erreur de voter pour un Premier ministre Pheu Thai juste pour neutraliser le rôle du Sénat car ses électeurs ne comprendraient pas.
Les points forts du MFP sont ses programmes de réforme, ses nouveaux visages, son intégrité et sa crédibilité globale. Ce parti parle d’un nouveau type de politique en Thaïlande, qui n’est pas motivé par le favoritisme et des pots-de-vin. Pour garder le cap, le MFP doit rester fidèle à ses principes. Si le Sénat et les partis alignés sur l’armée finissaient par avoir leur mot à dire sur la formation du gouvernement, ce serait le problème du Pheu Thai et le résultat de sa trahison.
Il ne faudrait pas oublier que MFP et le Pheu Thai réunis ont remporté plus de 25 millions de voix, soit 65 %. Tous deux promettaient, avec des méthodes différentes, la fin de la mainmise de l’armée. Il est peu probable que les jeunes électeurs thaïlandais et les chemises rouges restent silencieux si leurs demandes de changement sont systématiquement rejetées.
Srettha un homme intelligent aux multiples qualités mais otage des oncles putschistes
