
Le gouvernement dirigé par Pheu Thai ne pourrait pas émettre de décret exécutif pour éviter la prescription après 20 ans dans l’affaire « Tak Bai 2004 » dans le sud de la Thaïlande, a affirmé la Première ministre Paetongtarn Shinawatra.
Àu siège du gouvernement, Paetongtarn a déclaré aux journalistes que l’affaire criminelle concernant l’homicide de 85 manifestants musulmans il y a 20 ans ne pourrait pas être prolongée légalement au-delà du 25 octobre 2024. Aucun des 14 suspects n’aura été traduit en justice.
Rappel de l’affaire : https://thaivisa.fr/le-depute-pheu-thai-responsable-de-la-mort-de-78-musulmans-il-y-a-20-ans-a-demissionne-mais-la-prescription-approche/
La cheffe du gouvernement a présenté ses sincères condoléances aux familles de victimes.
Elle a affirmé qu’elle avait contacté le Conseil d’État, qui a statué qu’aucun décret exécutif ne pouvait être émis pour prolonger le délai de prescription. Les suspects sont restés 20 ans en liberté malgré leur responsabilité présumée dans l’affaire de Tak Bai.
L’un des suspects, l’ancien chef de la Quatrième Armée, Pisal Watanawongkhiri, ainsi que d’autres hauts gradés militaires, auraient quitté le pays récemment. On s’attend à ce qu’ils reviennent bientôt.
La police a lancé une dernière opération le 24 octobre pour retrouver certains de ces suspects, qui habitent dans des provinces aussi éloignées que Chiang Rai. Toutefois, la police n’a pu mettre la main sur aucun d’entre eux.
La dirigeante du parti Thai Sang Thai, Sudarat Keyurapan, a exprimé son incompréhension quant à la position du gouvernement sur le décès de 85 manifestants tués « accidentellement » par l’armée à Narathiwat en 2004. Elle a appelé le gouvernement à agir avec transparence pour résoudre ce conflit, à poursuivre activement les suspects et à les traduire en justice.
Pendant les deux dernières décennies, les autorités n’ont procédé à aucune arrestation parmi les 14 suspects dans cette affaire. Cette inaction arrangeait tout le monde à Bangkok. Aussi bien l’armée mise en cause directement, mais aussi le camp Shinawatra car Thaksin était Premier ministre à l’époque et le principal accusé était député de son parti.
Sudarat a déclaré que Paetongtarn, n’avait pas pris position clairement sur cette affaire, se contentant de vagues condoléances qui peuvent apparaitre comme insultantes. Cette connivence bangkokienne renforce ceux des musulmans du Sud qui considèrent qu’ils sont mal traités par le pouvoir central.