
Face à une croissance en berne et une inflation quasi nulle, le gouvernement thaïlandais lance un plan de relance de 60 milliards de bahts pour soutenir les ménages et stimuler la consommation. Présenté au Parlement les 29 et 30 septembre par le Premier ministre Anutin Charnvirakul, ce programme d’urgence intervient dans un contexte de ralentissement économique, de tensions frontalières et d’endettement croissant.
Le dispositif phare, baptisé « Let’s Go Halves Plus », prévoit une aide directe pour des dizaines de millions de citoyens.
1- Les titulaires de la carte de protection sociale recevront 2 000 bahts mensuels, sans nouvelle inscription.
2- Les contribuables qui déclarent leurs revenus et paient l’impôt bénéficieront du fameux cofinancement 60/40 lorsqu’ils vont faire leurs courses :
- 60 % pris en charge par l’État : soit 2 400 bahts offerts.
- 40 % à la charge du citoyen : soit 2 000 bahts qu’il devra dépenser lui-même.
- Le total utilisable est donc de 4 400 bahts, avec une limite de 200 bahts par jour pour les achats de produits alimentaires ou de consommation courante.
Ce mécanisme incite les citoyens à consommer davantage, tout en leur laissant une part de responsabilité dans la dépense.
3- Les personnes à la fois non-contribuables et non-titulaires de la carte de protection sociale recevront un versement unique de 2 000 bahts. Ce montant est versé directement, sans contrepartie, pour soutenir leur pouvoir d’achat.
Les fonds seront disponibles fin octobre via l’application Pao Tang.
En parallèle, 35 milliards de bahts seront alloués au remboursement de dettes contractées auprès de banques publiques, notamment la BAAC, dans le cadre d’anciens programmes agricoles. Cette opération vise à libérer de la marge budgétaire pour les projets 2026, tout en allégeant la pression sur les finances publiques.
Le ministre des Finances, Ekniti Nitithanprapas, prépare également un plan d’allègement de dette ciblant les petits emprunteurs. Jusqu’à deux millions de personnes ayant des dettes inférieures à 100 000 bahts pourront suspendre leurs remboursements, les intérêts étant pris en charge par l’État. Des mesures pour traiter les prêts non performants sont également prévues.
Mais les défis restent nombreux. Selon l’Economic Intelligence Centre de la Siam Commercial Bank, la Thaïlande risque une récession technique dès le troisième trimestre. Le baht, en forte hausse, pénalise les exportations et le tourisme, tandis que l’inflation reste bloquée à 0,1 %, bien en dessous de l’objectif de la banque centrale.
Le gouvernement, en place pour seulement quatre mois, doit agir vite. Anutin a annoncé son intention de dissoudre le Parlement d’ici fin janvier, avec des élections anticipées au printemps. En attendant, ce plan de relance pourrait offrir un répit aux ménages et relancer une économie à bout de souffle.