
Le Premier ministre et ministre de l’Intérieur Anutin Charnvirakul a vivement réagi, jeudi 5 décembre à Sanam Luang, aux accusations du parti Pheu Thai selon lesquelles son départ du ministère de l’Intérieur serait lié à son inefficacité. Il a balayé ces critiques, affirmant que ses performances étaient reconnues au sein même du gouvernement et que les sondages le plaçaient « numéro deux ».
Selon lui, l’argument de l’incompétence ne tient pas : « Si j’étais vraiment lent et inefficace, pourquoi m’aurait‑on confié un ministère qui touche directement à la santé et à la vie des gens ? » a-t-il lancé, rappelant que le ministère de la Santé publique exige un niveau de responsabilité élevé. Il fait référence ici à son poste de ministre de la Santé sous le gouvernement Prayut Chan-o-cha durant la période Covid. Cependant, force est de constater que la façon dont il a géré l’approvisionnement de vaccins a été fortement contestée.
Il a également moqué certains membres de Pheu Thai, les accusant de « ne pas avoir accès aux faits ».
Anutin a insisté sur le fait qu’il n’avait pas été « limogé » par le Pheu Thai cette année, mais que le parti Bhumjaithai avait choisi de se retirer de la coalition. Il a aussi répondu à une réaction de Paetongtarn sur les réseaux sociaux concernant un titre de presse affirmant qu’il « connaissait Ben Smith », un homme d’affaires sud-africain impliqué dans des affaires de fraude. Selon lui, Paetongtarn était parfaitement au courant des discussions, qui impliquaient également d’autres personnes influentes.
Interrogé sur une photo de 2014 montrant Ben Smith aux côtés de plusieurs personnalités thaïlandaises, dont lui-même, Anutin a tenté de désamorcer la polémique avec une phrase en anglais : « You know me little go », traduction littérale d’une expression thaïlandaise signifiant « vous me sous-estimez ». Il a ensuite précisé connaître Smith « sans être proche de lui », le décrivant comme « un ami d’un ami ».
La photo a ressurgi quelques heures après qu’Anutin a présidé une conférence de presse annonçant la saisie d’actifs liés à plusieurs suspects de réseaux d’arnaques, dont Smith. D’autres personnalités, comme le ministre des Finances Ekniti Nitithanprapas, ont également dû expliquer l’origine de clichés les montrant avec l’homme d’affaires, évoquant de simples rencontres fortuites lors d’événements publics.
Ce n’est pas la première fois qu’Anutin répond aux journalistes en anglais pour détourner une question. Le mois dernier, interrogé sur une éventuelle dissolution de la Chambre en cas de motion de censure, il avait déjà lâché : « I will play it by ear » ou « je vais improviser ».



