
Les opérateurs de bus thaïlandais sont confrontés à une concurrence intense de la part des opérateurs chinois qui font appel à des prête-noms et proposent des prix plus bas, tandis que de plus en plus d’étrangers travaillent illégalement comme chauffeurs au service des touristes, selon l’Association des opérateurs de transport thaïlandais.
Wasuchet Sophonsathien, président de l’association, a déclaré que les opérateurs étrangers illégaux concurrencent les compagnies de bus agréées, qui ne se sont pas complètement remises de la pandémie. Maintenant que des touristes chinois indépendants arrivent, les entreprises chinoises illégales s’adaptent et passent des autocars (50 places) aux minibus (10 places) ou microbus (25 places) pour cette clientèle.
M. Wasuchet a déclaré que certains étrangers en séjour de longue durée demandent un permis de conduire local ou utilisent un permis de conduire international pour travailler comme chauffeurs au service d’un petit groupe de touristes, ce qui est illégal. La conduite automobile est une profession réservée aux ressortissants thaïlandais.
Certains opérateurs étrangers illégaux (avec prêtes-nom) proposent à la fois des services de minibus et d’autocars. Ils baissent les prix pour gagner une part de marché importante, a déclaré M. Wasuchet. Par exemple, les Thaïlandais proposent un autocar entier de l’aéroport de Suvarnabhumi à Pattaya pour 7 000 bahts, carburant compris, mais les Chinois desservent le même itinéraire à moitié prix.
Beaucoup de ces opérateurs chinois coopèrent avec des agents de voyage, hôtels et restaurants chinois de leurs réseaux et recréent encore et toujours le modèle des « zéro dollar tours » a expliqué M. Wasuchet. Pire, les touristes paient via des applications bancaires chinoises, ce qui rend difficile pour les autorités thaïlandaises de retracer leurs transactions financières à des fins fiscales. « Ainsi, les revenus du tourisme ne sont pas distribués aux opérateurs locaux, mais aux étrangers », conclut M. Wasuchet.
Il a ajouté qu’autoriser des séjours de 60 jours sans visa pour 93 nationalités a également conduit davantage d’étrangers à travailler illégalement comme chauffeur.
Seuls 13 000 à 14 000 cars touristiques ont repris leurs activités, contre 40 000 en 2019. De nombreux transporteurs manquent encore de fonds pour entretenir leurs bus inutilisés pendant la pandémie. Lorsqu’un nouveau cabinet sera formé, M. Wasuchet a déclaré qu’il devrait sévir contre les prête-noms en collaborant avec le secteur privé, qui peut signaler les entreprises illégales.
Enfin, pour soutenir les opérateurs de bus thaïlandais, il a déclaré que le gouvernement devrait réglementer le prix du diesel.
Quoi qu’il en soit, le nouveau gouvernement thaïlandais doit répondre à la perception croissante selon laquelle les produits et les investissements chinois constituent une menace pour les intérêts thaïlandais. Ce sentiment, s’il n’est pas maîtrisé, pourrait nuire aux exportations et au tourisme thaïlandais.
Sompop Manarungsan, expert de l’économie chinoise, a souligné la nécessité d’une coopération entre la Thaïlande et la Chine pour développer un modèle commercial mutuellement bénéfique. Tout en reconnaissant que les investissements et l’afflux de produits chinois affectent effectivement les entreprises locales, Sompop a souligné la double nature de cette relation. De nombreuses usines en Thaïlande s’appuient sur des composants à faible coût ou des matières premières en provenance de Chine.
Il a souligné l’importance de la compréhension entre les gouvernements chinois et thaïlandais. La Thaïlande est confrontée à un déficit commercial annuel avec la Chine d’environ 10 milliards de dollars.
Les pays développés imposent des barrières commerciales à la Chine. Cela entraîne une réduction de 10 % des exportations chinoises vers des pays tels que les États-Unis, la Corée du Sud, le Japon et les pays européens. La Chine n’a pas encore réduit sa capacité de production, ce qui a entraîné un afflux de produits chinois vers les pays comme la Thaïlande. Rien ne prouve que cet argument est pertinent.