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Assistons-nous à un coup d’état silencieux ?

thaivisa 24 Juil 2023

Le plus grand journaliste de Thaïlande Pravit Rojanaphruk qui a beaucoup travaillé avec notre ami défunt, Arnaud Dubus a écrit un éditorial édifiant. Extrait

Ce qui s’est passé les 13 juillet et 19 juillet derniers, n’était rien de moins qu’un coup d’État semi-militaire silencieux qui a réussi à évincer à deux reprises le candidat au post de Premier ministre du Move Forward, Pita Limjaroenrat. La manœuvre grossière réussira probablement à pousser le parti, qui a remporté les élections générales, dans le camp de l’opposition et peut-être pire.

Aucun char n’a patrouillé dans les rues de Bangkok au cours de la semaine dernière car cela n’était pas nécessaire contrairement à un coup d’État militaire conventionnel. Aucun putschiste n’a fait d’annonce à la télévision. Et il n’y a pas eu d’arrestations. A ce jour. Efficace et furtif.

Pita, sans doute le politicien le plus populaire de sa génération et nouveau Premier ministre présumé ne peut plus être nommé à nouveau.

Pire, la Cour constitutionnelle, nommée par la junte, a suspendu Pita de ses fonctions de député en attendant la décision de savoir si Pita est inapte à être un député en raison de l’affaire du défunt média ITV.

Dans les semaines à venir, la Cour constitutionnelle pourrait même interdire Pita de toute activité politique pendant 10 ans avec tous les membres du comité exécutif du parti et dissoudre le parti lui-même s’ils jugent que le parti sape le système démocratique avec le roi à la tête de l’État en s’engageant à réformer la loi controversée sur la lèse-majesté.

Dites-moi si ce n’est pas un coup d’état silencieux, demande Pravit. Ce que nous voyons, ce sont les organes hérités de la junte militaire qui volent la volonté du peuple clairement exprimée lors des élections générales. C’est plus efficace et moins flagrant que d’avoir des chars dans les rues embouteillées de Bangkok et des soldats armés envoyés pour garder les stations de télévision.

Pourtant, la réponse du soi-disant camp pro-démocratie n’a pas été unifiée. Cela est dû au Pheu Thai, dont le chef de facto est l’ancien Premier ministre fugitif Thaksin Shinawatra. Un parti qui fricote avec les partis pro-armée.

Dans les jours à venir, on pourrait voir émerger une nouvelle coalition dirigée par le Pheu Thai mais sans Move Forward. C’est pourquoi de nombreux partisans chemises rouges ne se joindront pas aux manifestations de rue. Ces supporters du Pheu Thai aiment trop leur parti et leurs dirigeants ; ils voient le coup d’État silencieux comme une opportunité pour le parti Pheu Thai, qui a perdu contre son rival Move Forward Party par quatre millions de voix, soit 10 sièges de député, de diriger le nouveau gouvernement et d’obtenir son propre Premier ministre.

Les rivalités au sein du soi-disant camp pro-démocratie sont devenues toxiques – et certains partisans du Pheu Thai célèbrent publiquement le coup d’État silencieux de ces dix derniers jours.

Un autre facteur clé est la normalisation de la militarisation de la société et des lois scélérates au cours des neuf dernières années. La plupart des médias thaïlandais qualifient simplement les sénateurs nommés par la junte de «sénateurs» et non de «sénateurs nommés par la junte», et le fait ridicule que ces 250 sénateurs non élus commandent un tiers du vote bicaméral pour le nouveau Premier ministre avec les 500 députés élus n’est plus scandaleux pour de nombreux analystes de presse qui l’ont simplement intégré comme normal.

Les 151 députés élus du parti Move Forward, avec 14 millions de voix derrière eux, ont beaucoup moins leur mot à dire dans le vote bicaméral par rapport aux 250 sénateurs qui ont été essentiellement nommés par un seul homme – Chan-o-cha, un putschiste.

Pour mémoire la constitution actuelle écrite par la junte a été adoptée de justesse lors d’un référendum sous la menace que si les citoyens ne l’approuvaient pas, la junte militaire restait au pouvoir sans aucun partage.

Ce scandale n’est plus considéré comme une anomalie ou une tricherie par de nombreux analystes politiques. Beaucoup considèrent cette constitution choquante comme une constitution normale approuvée par le peuple.

En ne pointant pas le truquage systémique des règles, les médias (craintifs et on les comprend) finissent par agir comme un lubrifiant qui permet ce coup d’État semi-militaire silencieux, conclut Pravit.

Le Corollaire de cette situation : les manifestants sont les fauteurs de troubles alors que ces troubles sont l’héritage de la junte.

De son côté, Pita a déclaré que les huit partis de la coalition doivent essayer de former le gouvernement, pour répondre aux aspirations des 25 millions de personnes qui ont voté pour eux.

Pour mémoire, « Move Forward » propose un programme clair et ambitieux visant à «démilitariser» la vie politique du pays, à le sortir du «cycle des coup d’États», c’est pour cela que le régime s’est empressé de fomenter ce coup d’état silencieux et de fermer la porte à toute démocratisation du pays quitte à attiser la grogne populaire.

Au vu de la journée d’hier dimanche 23, on craint d’assister à une résurgence des confrontations violentes. En effet, depuis quelques années, le pays a connu un nouveau recul démocratique alors même que le peuple thaïlandais exige le contraire. Jamais l’alliance de l’armée et de la monarchie n’a été aussi puissante. Dans ces conditions, Pour les Thaïlandais la victoire de Pita avait présenté une réelle possibilité de changement mais le cycle apparemment inéluctable d’espoir, de troubles et de répressions autocratiques a repris.

« Il y a ici rejet de la part de l’establishment contre tout mouvement progressiste dans la politique thaïlandaise », a déclaré au New York Times Thitinan Pongsudhirak, de l’Université Chulalongkorn.

Pita, ressemble aux personnes attirées par Move Forward – jeunes, éduquées et progressistes, qui pourraient normalement être attirées par l’élite politique traditionnelle. Il s’agit d’une rupture dans un système basé sur le népotisme et c’est un indicateur que la nouvelle génération est moins figée socialement et plus intéressée par la construction d’une Thaïlande tournée vers l’avenir.

Sur le plan économique, le gouvernement thaïlandais est très conservateur ; le pays est une puissance régionale mais n’a jamais vraiment quitté son statut de pays à revenu intermédiaire, et l’innovation nationale a été peu encouragée.

L’économie thaïlandaise est fortement mondialisée ; c’est un endroit accueillant pour les investissements étrangers et possédant une industrie touristique robuste. Mais les fruits de l’économie sont largement concentrés au sommet.

Dimanche, Les manifestants ont bravé de fortes pluies pour montrer leur colère et leur frustration envers les membres du Sénat, nommés par l’armée et se targuent de défendre les valeurs royalistes traditionnelles, qu’ils jugent menacées.

Le Pheu Thai n’a pas exclu la possibilité que Move Forward soit complètement évincé de la coalition afin qu’elle réussisse à former le gouvernement. Samedi et dimanche, le Pheu Thai a rencontré plusieurs partis qui ont élu Prayuth au poste de Premier ministre en 2019.

Les partis qui ont rencontré le Pheu Thai au cours du week-end, y compris les partis Palang Pracharath et United Thai Nation, liés à l’armée, tout en niant avoir envisagé de rejoindre la coalition. ont également clairement indiqué qu’ils ne seraient pas disposés à le faire tant que Move Forward restera dans le bloc.

Des partisans de Move Forward souhaitent que la coalition reste ferme au lieu d’inviter de nouveaux membres de l’autre côté du spectre politique, et estiment que le Pheu Thai fait passer la soif du pouvoir avant le principe.

Aussi, Dimanche, des universitaires ont averti le Pheu Thai de ne pas créer de coalition « inter-blocs », affirmant qu’une telle décision pourrait faire ressembler le paysage politique thaïlandais à celui du Cambodge. Un seul grand parti (l’inter-bloc en construction), le parti d’opposition dissous (ce qui pourrait arriver bientôt) et ses dirigeants condamnés par la « justice ». Mais peut-être que Hun Sen est effectivement le modèle du régime de Bangkok.

Le professeur adjoint Prinya Thaewanarumitkul, de l’Université Thammasat, a déclaré que le Pheu Thai devrait constituer une coalition acceptable pour le peuple, sinon il pourrait faire face à des problèmes de stabilité.

Si le MFP est expulsé de la coalition, le Pheu Thai devrait maintenir des liens, a-t-il dit, ajoutant qu’il existe des tentatives de saper l’alliance pro-démocratie dont le Pheu Thai devrait être conscient pour ne pas tomber dans le piège du régime.

Pichai Ratanatilaka Na Bhuket, de l’Institut national d’administration du développement, a critiqué le parti Pheu Thai pour un certain nombre de faux pas.

« Il aurait dû faire pression sur les sénateurs avant d’approcher des partis extérieurs au bloc. Et il ne fallait pas inviter les partis Palang Pracharath et United Thai Nation (UTN) », a-t-il déclaré.

Il a déclaré que le Pheu Thai a également donné l’impression qu’il utilise la droite pour forcer le MFP à quitter la coalition.

L’universitaire a déclaré qu’une coalition dirigée par le Pheu Thai sans le MFP pourrait faire face à une forte résistance populaire.

Sombat Boonngam-anong, qui a appelé dimanche à une manifestation explique « Si la décision du Pheu Thai va à l’encontre de l’engagement public qu’il a pris, il devra assumer. Lors des prochaines élections, le peuple tranchera ».

Plus tôt, un autre groupe MF s’est présenté au siège du Parti Pheu Thai et a jeté de la farine sur le leader Pheu Thai Cholnan Srikaew et Thamanat Prompao du PPRP alors qu’ils s’apprêtaient à tenir une conférence de presse. La farine faisait référence à la drogue que Thamanat est supposée avoir trafiquée en Australie lorsqu’il a été emprisonné pendant 4 ans pour ce crime.

Plusieurs partis, à savoir Bhumjaithai, les démocrates et United Thai Nation, ont clairement indiqué qu’ils ne voteraient pas pour le Pheu Thai tant que le MFP resterait un partenaire de la coalition car ils redoutaient la politique du MFP sur la loi de lèse-majesté. De nombreux sénateurs partagent cette position.

Par conséquent, le parti Pheu Thai est dans l’impasse. Le parti Pheu Thai devra peut-être faire quelques concessions en échange des votes indispensables des sénateurs ou des députés, comme se séparer du parti Move Forward.

D’un côté, le parti Pheu Thai tient à assumer le rôle de chef du gouvernement après huit ans sur le banc de l’opposition, dépourvu de toutes les richesses qui accompagnent les pouvoirs exécutifs. Il ne peut pas se permettre de perdre cette occasion en or simplement pour des histoires d’éthique.

D’un autre côté, en abandonnant le MFP, le parti Pheu Thai risque de perdre le soutien des jeunes électeurs. Ces électeurs, dont le nombre augmentera au cours des quatre prochaines années, donneront une leçon au parti comme ils l’ont fait le 14 mai, lorsqu’ils ont massivement voté pour Move Forward, entraînant une déroute du Pheu Thai à Bangkok et à Chiang Mai, la soi-disant capitale du parti.

Pendant ce temps, le parti Pheu Thai ne peut pas se permettre de nommer son candidat au parlement sans être assuré qu’il recevra au moins 375 voix car Les candidats n’ont qu’une chance.

Il est peu probable que la « force » cachée derrière les sénateurs (le régime) se calme. « On » semble déterminé à faire passer le MFP dans l’opposition et, de surcroît, dans l’oubli, à l’instar de son prédécesseur, le Future Forward Party, dissous par la Cour constitutionnelle.

Ce sera une décision difficile pour le parti Pheu Thai mais on la devine si on souscrit à l’adage populaire selon lequel « il n’y a pas de véritable ami ou d’ennemi permanent dans le monde de la politique, juste des avantages mutuels ».

Le parti Move Forward devrait être crédité pour ne pas revenir sur ses promesses envers ses électeurs, même si cela signifie se retrouver dans l’opposition.

Le parti a lancé plusieurs politiques qu’aucun autre parti n’a jamais osé essayer, parmi lesquelles l’abolition de la conscription obligatoire, la réforme militaire, l’élection des gouverneurs de province, l’abolition du Commandement des opérations de sécurité intérieure et des monopoles et, surtout, l’amendement à la loi de lèse-majesté dont le gouvernement a abusé ces dernières années.

Être dans l’opposition n’est pas une mauvaise idée pour le parti Move Forward. En fait, cela peut être une aubaine pour le parti dans la mesure où il pourra critiquer le gouvernement. Et comme la plupart de ses députés ont entre 30 et 40 ans, il peut se permettre d’attendre encore quatre ans le temps que le parti gagne plus de soutien parmi les jeunes Thaïlandais avant une victoire électorale écrasante. Pendant ce temps, la pomme trop mure pourrait tomber d’elle-même.

En ce qui concerne M. Pita, il serait dommage qu’il soit écarté de la politique active par les conservateurs couards, jugent les observateurs. Il est jeune, énergique et, plus important encore, a le courage d’introduire des changements radicaux – une qualité qui manque aux anciens politiciens.

Tous les articles écrits localement ou à l’extérieur se terminent par : « Les politiciens anciens et conservateurs disparaîtront. L’avenir de la Thaïlande repose entre les mains de la nouvelle génération ». Seuls les vieux formant le régime refusent de le voir et de négocier tant qu’ils sont en position de le faire.

Tout ce qui était écrit au-dessus est le résumé de la presse thaïlandaise.

Le message d’Arun (Matichon) est assez clair. Les Thaïlandais glissent leur bulletin dans l’urne où se trouve le régime qui y met le feu. Les bulletins ne sont plus que des petits bouts de papier en feu et sans signification.

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