
Terminal GNL
La Thaïlande connaît en 2025 une chute historique de sa production électrique, en recul de 5,4 % sur les sept premiers mois de l’année. Ce repli, inédit depuis la pandémie, s’explique par une conjonction de facteurs climatiques, économiques et démographiques. En tête : les effets de La Niña, qui succède à un épisode El Niño particulièrement chaud en 2023 et début 2024.
La Niña a apporté des pluies abondantes et des températures plus douces, réduisant fortement le recours à la climatisation, principal moteur de la consommation résidentielle. Résultat : une baisse record de 7 % de la demande électrique des ménages, bien supérieure au recul de 2,8 % observé dans les secteurs industriel et commercial. Cette tendance météorologique a aussi favorisé la production hydroélectrique et les importations d’électricité depuis le Laos, réduisant la dépendance au gaz naturel liquéfié (GNL).
Les importations de GNL, dont deux tiers alimentent les services publics, ont chuté de 15,3 %, atteignant leur plus bas niveau depuis 2014. La production d’électricité à partir de gaz a reculé de 12 %, tandis que les centrales à charbon ont été sollicitées davantage, notamment en raison des sanctions occidentales qui ont limité les livraisons de gaz par pipeline depuis la Birmanie.
À cela s’ajoute un ralentissement économique : la Banque mondiale prévoit une croissance de seulement 1,8 % en 2025, freinée par la faiblesse des exportations, le recul du tourisme et les incertitudes politiques. Ce contexte pèse sur la demande industrielle et sur les investissements dans les infrastructures énergétiques.
Enfin, une légère diminution de la population active et urbaine, observée dans certaines régions, pourrait également contribuer à la baisse de la consommation, en particulier dans les zones résidentielles densément peuplées.
Les analystes anticipent toutefois une reprise en 2026, portée par l’électrification des transports, le développement des centres de données et la sécurisation des importations de GNL via des contrats à long terme avec Oman et les États-Unis. La Thaïlande pourrait ainsi retrouver une trajectoire de croissance énergétique, mais avec une structure plus diversifiée et résiliente face aux aléas climatiques.