
Bangkok s’apprête à mettre en œuvre, dès janvier 2026, un programme d’envergure destiné à gérer les quelque 100 000 chiens errants recensés dans la capitale. La mesure phare : l’obligation pour tous les propriétaires d’animaux de compagnie d’enregistrer et de pucer leurs chiens, afin de promouvoir une responsabilité accrue et de réduire progressivement la population canine livrée à elle-même.
Le règlement, validé par le Conseil métropolitain de Bangkok, entrera en vigueur le 10 janvier 2026. Nous l’avons déjà évoqué, mais la date butoir approche. Les propriétaires devront enregistrer et pucer leurs animaux dans les 120 jours suivant leur naissance ou dans les 30 jours après acquisition. Le texte prévoit également des restrictions liées à la taille des logements, un nombre limité d’animaux par foyer et des règles de comportement en public. Les contrevenants s’exposent à des amendes pouvant atteindre 25 000 bahts (environ 700 dollars).
Le gouverneur Chadchart Sittipunt reconnaît des défis logistiques, notamment le manque de puces électroniques et les contraintes pour les habitants. Pour y répondre, la ville prévoit l’achat de 50 000 puces supplémentaires, l’organisation de services mobiles d’enregistrement et l’élargissement de la distribution gratuite. Parallèlement, un vaste programme de stérilisation et de vaccination des chiens errants doit être lancé pour réduire leur nombre sur le long terme.
Mais la mesure suscite déjà des critiques. Certains élus et associations de bénévoles dénoncent une réglementation trop lourde, difficile à appliquer, et potentiellement pénalisante pour les locataires ou les foyers disposant de petits espaces. Kanoknuch Klinsang, membre du Conseil métropolitain, a annoncé qu’un collectif entend s’opposer au projet, pointant notamment les contraintes liées à l’identification électronique.
Des discussions sont en cours entre le bureau du gouverneur et le Département de la santé pour ajuster le dispositif. Chadchart affirme vouloir affiner le programme en tenant compte des retours du public et des experts, afin de concilier impératifs de santé publique et préoccupations citoyennes.
Un plan ambitieux qui ferait entrer la Thaïlande dans la modernité, mais dont la réussite dépendra de l’adhésion des habitants et de la capacité des autorités à surmonter les obstacles pratiques.



