
La panique provoquée par le séisme de fin mars semble désormais loin pour les acheteurs immobiliers du Grand Bangkok. Selon une nouvelle enquête de Terra Media and Consulting, la majorité des futurs propriétaires ont dépassé leurs craintes initiales, même si la réputation des promoteurs reste plus que jamais déterminante dans leurs choix.
Réalisée entre septembre et octobre 2025, l’étude révèle que 48 % des répondants estiment que le séisme n’influence plus leur choix de logement, contre seulement 12 % au milieu de l’année. Une progression spectaculaire qui montre à quel point l’inquiétude s’est dissipée. Pour autant, la confiance n’est pas totale : 49 % des acheteurs déclarent qu’ils changeraient de promoteur afin de privilégier une marque reconnue pour la qualité de sa construction et ses standards de sécurité.
« Après le séisme, la solidité structurelle est devenue la priorité numéro un », explique Sumitra Wongpakdee, directrice générale de Terra. Beaucoup d’acheteurs se tournent désormais vers des maisons individuelles ou des projets à bas étages, jugés plus sûrs. Les immeubles de grande hauteur, eux, continuent de susciter des réticences, notamment chez les Baby Boomers, peu enclins à vivre dans les étages supérieurs après avoir vu les tours osciller lors des secousses.
Les comportements varient selon les générations. Les Gen X, souvent acheteurs de condos, se montrent plus exigeants : matériaux, entreprises de construction, technologies antisismiques… tout est passé au crible. Les Baby Boomers, eux, privilégient les bâtiments bas, les matériaux certifiés et les standards de sécurité éprouvés. « Les étages élevés, autrefois vendus plus cher, pourraient perdre leur statut premium », note Sumitra. À l’inverse, les niveaux inférieurs pourraient devenir les plus recherchés.
L’étude, menée auprès de 2 000 participants connaissant au moins un promoteur immobilier, s’appuie aussi sur trois groupes de discussion réunissant des personnes prévoyant d’acheter un logement dans les deux ans. Tous résident dans le Grand Bangkok ou ses zones périphériques et disposent d’un revenu mensuel d’au moins 100 000 bahts.
Cette année, l’enquête s’est élargie aux provinces pour mieux refléter les tendances nationales. Le profil des répondants reste stable : Gen Y en tête (44 %), suivis des Gen X (27 %), Gen Z (22 %) et Baby Boomers (6 %). Environ 10 % appartiennent à la tranche de revenus élevés, tandis que 35 % vivent dans des foyers gagnant plus de 85 000 bahts par mois.
Si la peur du séisme s’estompe, une certitude demeure : dans un marché de plus en plus exigeant, la confiance dans la marque et la qualité de construction est devenue la véritable valeur refuge des acheteurs bangkokiens.



