
Les autorités de Bangkok ont mené, dans la nuit du 23 décembre, une opération d’envergure pour encadrer la présence de sans-abri le long de Sukhumvit Road, l’une des artères les plus animées de la capitale. Vers 22 heures, des équipes de la municipalité, des services sociaux et de la police ont inspecté les trottoirs entre la station BTS Nana et le parc Benjasiri, dans le district de Khlong Toei. Objectif affiché : réguler l’occupation des espaces publics tout en proposant des solutions durables.
Chaque personne rencontrée a été évaluée individuellement. Les agents ont enregistré des données personnelles afin de constituer une base destinée à planifier une aide à long terme. Les sans-abri ont été informés des prestations sociales disponibles et invités à rejoindre le système d’hébergement. Des options de formation professionnelle ont également été présentées pour favoriser un retour à l’autonomie. Les réactions ont été partagées : certains ont accepté l’assistance, d’autres l’ont refusée.
Les autorités ont rappelé que la loi sur la protection des sans-abri impose le volontariat des intéressés. Cependant une autre loi permet de prendre des mesures fermes concernant l’occupation des espaces publics. Les personnes ayant décliné les services sociaux ont été priées de quitter immédiatement les lieux, afin de garantir la sécurité des piétons et des touristes dans cette zone stratégique pour l’économie de la capitale.
Une réalité bien différente des grandes métropoles occidentales
Si l’opération a marqué les esprits, le nombre de sans-abri à Bangkok reste relativement faible. On estime qu’environ 2 500 personnes vivent dans la rue dans la capitale thaïlandaise. À titre de comparaison, Paris recense plus de 4 292 sans-abri selon la dernière “Nuit de la Solidarité”, et San Francisco en compte plus de 8 300, avec une crise chronique liée au coût du logement et aux addictions.
Cette différence est frappante : Bangkok ne connaît pas les campements massifs visibles dans certains quartiers de Paris ou de San Francisco. Ici, l’itinérance choque davantage, car elle reste inhabituelle et très visible dans une société où la présence de sans-abri est perçue comme marginale.
Le climat tropical atténue la dureté du phénomène à Bangkok, contrairement à Paris où l’hiver le rend plus poignant.
Prévenir plutôt que subir
Les autorités thaïlandaises veulent éviter que la situation ne s’aggrave. En agissant de manière proactive, elles espèrent contenir le phénomène avant qu’il ne prenne l’ampleur observée ailleurs. Les données collectées lors de l’opération serviront à assurer un suivi des cas et à renforcer les futures interventions.
Bangkok reste donc loin des grandes crises occidentales, mais la capitale entend montrer qu’elle prend le problème au sérieux.



