Le sénateur par intérim Somchai Sawangkarn a affirmé lundi que certains partis avaient embauché des quidams pour se présenter à la candidature sénatoriale simplement dans le but de voter pour leurs candidats.
Il a affirmé qu’un contrôle approfondi des votes de dimanche dans moult circonscriptions a révélé que de nombreux candidats n’avaient reçu aucune voix et avaient été éliminés au niveau des circonscriptions.
Il a expliqué que les nombreux cas où un candidat n’avait obtenu aucun vote indiquent que ces candidats n’en étaient pas et ont été embauchés pour voter pour d’autres candidats affiliés à des partis politiques, en profitant d’une faille dans la loi électorale. En effet, un candidat peut voter pour lui-même ou pour d’autres candidats.
Le vice vient du fait qu’il faut être candidat pour être électeur pour ces sénatoriales. Ainsi si Mr X veut faire élire son ami Mr Y, il doit d’abord se porter candidat mais, bien sûr, voter pour Y.
« S’ils étaient de véritables candidats, ils auraient au moins voté pour eux-mêmes », a-t-il déclaré.
Somchai affirme que plusieurs candidats ont obtenu 8 à 10 voix, ce qui leur a permis de passer au second tour, soit le niveau provincial, car ils ont reçu les voix de ces candidats « embauchés ».
Il a déclaré que la possibilité pour ces candidats prête-noms de participer était due au fait que les autorités électorales n’avaient pas vérifié minutieusement leurs antécédents. La loi électorale précise clairement que les candidats de chacun des 20 groupes de référence doivent avoir au moins dix ans d’expérience dans cette filière (enseignants, soignants, handicapés, etc).
Le sénateur par intérim a souligné une autre faille, à savoir que les candidats étaient autorisés à apporter dans les isoloirs des documents « Sor Wor 3 », possiblement marqués et avec des instructions leur indiquant pour qui ils devaient voter.
« Cela peut être recoupé avec les images de vidéosurveillance des les bureaux de vote », a déclaré Somchai, qui affirment que ses allégations sont fondées.
En sa qualité de président de la commission sénatoriale des droits de l’homme, Somchai a admis qu’à ce stade, on ne pouvait pas mettre fin à ces mauvaises pratiques, mais qu’il poursuivrait l’enquête.
Il a toutefois prédit que le processus des élections sénatoriales pourrait finalement être invalidé en raison de prétendues manipulations finalement assez faciles à prouver. Ainsi, toute référence à la politique est interdite durant ces sénatoriales or il est aisé de prouver que tel ou tel candidat est lié à un parti politique comme cet ancien premier ministre, beau-frère de Thaksin élu à Chiang Mai. Par ailleurs, des élections sénatoriales quel que soit le pays sont, par nature, politique.
Ces élections ont failli être annulées au dernier moment en raison de recours quant à leurs règles kafkaïennes.
Mardi soir, on apprenait que La commission sénatoriale des droits de l’homme allègue que deux députés du nord-est auraient organisé un dîner pour les candidats aux élections sénatoriales ce qui pourrait être considéré comme une manière d’influencer les candidats – électeurs. Le sénateur Somchai Sawaengkarn, a déclaré qu’il avait transmis la plainte au président de la Chambre, Wan Muhamad Noor Matha. « Si l’allégation est vraie, elle pourrait conduire à la dissolution du parti », a déclaré Somchai.
