La fédération thaïlandaise de football a présenté ses excuses et a promis des « punitions sévères » après les deux bagarres qui ont perturbé la finale U23 des Jeux de l’Asie du Sud-est, qui se déroulaient au Cambodge.
La rencontre opposait les U23 ans thaïlandais et indonésiens. Après prolongation, l’Indonésie l’a emporté 5 à 2, face à la Thaïlande. Les Thaïlandais ont fini le match à 8, tandis que l’Indonésie a été réduite à 10, après quatre cartons rouges distribués pendant le match.
Le tournoi de football réunit habituellement les onze équipes de la zone, qui ne peuvent aligner que des joueurs de moins de vingt-deux ans. Brunei s’étant retiré du tournoi, les dix équipes furent donc réparties en deux groupes de cinq pour le moins déséquilibrés.
Le premier groupe voyait l’Indonésie, largement favorite, ferrailler avec le Myanmar, le Cambodge, les Philippines et le Timor oriental. Autant dire, du pain béni pour les Garuda. L’autre groupe mettait aux prises la Thaïlande, le Vietnam, la Malaisie, Singapour et le Laos, soit trois des plus gros prétendants à la médaille d’or dans la même poule.
La logique fut respectée des deux côtés. L’Indonésie finit avec quatre victoires en autant de matchs, scorant treize buts et ne pliant qu’une fois. Les Philippins confirment quant à eux leur aversion pour le ballon rond en finissant derniers du groupe, malgré la présence de Santiago Rublico de l’Atletico de Madrid. Le Myanmar s’empare de la deuxième place et confirme sa passion pour le football malgré une situation interne catastrophique.
Dans l’autre groupe, Thaïlandais et Vietnamiens ont confirmé leur coude-à-coude actuel en se neutralisant et en finissant avec le même nombre de points. Seule la différence de but des Thaïs leur permit de passer devant et d’éviter l’écueil indonésien. La Malaisie confirme bien qu’elle accuse un retard face à ses deux adversaires et voit même, affront suprême, l’Indonésie la devancer dans tous les secteurs. Quant à Singapour, il a réussi l’exploit de finir derrière le Laos grâce à une superbe défaite 0-7 contre le voisin malaisien. L’argent est là, mais les idées n’y sont pas, tout est à reprendre de zéro dans la Cité du Lion.
La première demi-finale fut un condensé dramatique lors du match Indonésie – Vietnam. Menés deux fois, les hommes de Philippe Troussier ont fait le siège de la surface indonésienne après l’expulsion de Arhan, mais le gardien Ernando veillait au grain. Alors qu’on se dirigeait vers une prolongation dans laquelle les Vietnamiens auraient probablement pris l’ascendant physique, Muhammad Taufany offrait la victoire à la dernière minute des arrêts de jeu et plongeait l’Indonésie dans la joie.
Dans l’autre demi-finale, la Thaïlande disposa facilement du Myanmar 3-1 et cherchait à conquérir sa 17e médaille d’or dans la compétition.
Les Garuda prenaient d’emblée le contrôle du match et ouvraient la marque via une tête astucieuse de Sananta (1-0, 20e), avant que celui-ci ne double la mise d’une reprise audacieuse (2-0, 45e+5). Les Thaïs se rebiffaient et réduisaient l’écart par Anan sur corner (2-1, 65e) avant d’exulter à la septième minute du temps additionnel lorsque Yotsakorn échappait à son défenseur pour crucifier Ernando (2-2).
Dans un esprit de fraternité régionale, le banc et les joueurs thaïlandais décidaient d’aller fêter le but et provoquer leurs homologues indonésiens. Le but concédé n’entamait pas le moral des Indonésiens qui se ruaient à l’attaque lors de la prolongation et reprenaient l’avantage via Irfan Jauhari (3-2, 91e).
Ce but fut le début du chaos, les Thaïlandais rentrant dans le lard des Indonésiens, provoquant l’intervention de la police cambodgienne. Chaque équipe perdait un joueur, et trois membres des deux staffs étaient exclus. Jonathan Khemdee laissa ses coéquipiers à neuf sur un deuxième carton jaune à la 105e, ce dont Fajar profitait pour aggraver la marque (4-2, 107e). Les Thaïlandais buvaient le calice jusqu’à la lie lorsque Teerasak était le troisième exclu de son équipe à la 118e et que Beckham Putra clôturait la marque d’un impressionnant 5-2.
L’Indonésie glane sa troisième médaille d’or dans la discipline et confirme le cycle vertueux dans lequel elle a embarqué depuis l’intronisation de Shin Tae-young et de Indra Sjafri. Elle dispose d’une base de jeunes joueurs très intéressants, dont certains évoluent désormais à l’étranger (Ferdinan, Answani, Arhan…), et pourrait ajouter à sa collection quelques membres de la diaspora au talent certain. Gageons une petite pièce que la surprise en Coupe d’Asie pourrait bien venir des Garuda…
L’or en football féminin a couronné le Vietnam, qui a dominé le tableau des médailles devant la Thaïlande et l’Indonésie.
Le Cambodge a terminé quatrième – la première fois que le pays hôte n’a pas gagné, mais leurs 81 médailles d’or sont une énorme amélioration pour eux ces dernières années.
Après son ouverture le 5 mai, le Cambodge a remporté sa toute première médaille d’or en athlétisme, Chun Bunthorne remportant le 800 m masculin et déclenchant des scènes émouvantes sur la ligne d’arrivée alors qu’il portait un toast à ses défunts parents.
« Je suis très ému », a-t-il déclaré aux journalistes. « Mes parents sont décédés et ils me manquent tellement. S’ils étaient encore là, ils seraient très heureux que j’aie gagné. »
Il y avait plus d’émotion sur la piste lorsque Bo Samnang a fondu en larmes après avoir franchi la ligne d’arrivée du 5 000 m féminin – toute seule et près de six minutes après le vainqueur de la course.
Les vidéos d’elle pleurant et se baignant sous la pluie sont devenues virales, et c’était l’image déterminante des jeux.
« Je peux maintenant dire que je suis célèbre », a déclaré la jeune femme de 20 ans à l’AFP au stade Murodok Teko, alors que les passants faisaient la queue avec elle pour prendre des photos.
« Même si j’ai perdu, ils me soutiennent du fond du cœur. »
Avec les Jeux asiatiques en Chine plus tard cette année et les Jeux olympiques de Paris en 2024, des athlètes de classe mondiale en Asie du Sud-Est ont été impliqués.
Le gymnaste philippin Carlos Yolo a remporté deux médailles d’or et deux d’argent, et son compatriote Ernest John Obiena a remporté le saut à la perche lors du troisième tournoi consécutif.
La star de l’athlétisme Thi Oanh Nguyen a remporté quatre médailles d’or au Vietnam, dominant les 1 500 m, 5 000 m, 10 000 m et 3 000 m haies féminins.
Le Vietnam a également bien réussi dans les sports de combat, y compris les arts martiaux traditionnels des hôtes de Kun Bokator.
La Thaïlande a été la meilleure au classement général en athlétisme, en particulier le roi du sprint Surawat Dabangg, qui a remporté les épreuves masculines du 100 m et du 200 m.
Les Philippines ont terminé cinquièmes au classement des médailles, mais ont repris la médaille d’or au basketball masculin – ce sport est extrêmement populaire dans le pays et est l’un des titres les plus convoités des Jeux.
Singapour est arrivée sixième, menée par la sprinteuse Shanti Pereira, qui a remporté l’or aux 100 m et 200 m féminins.