La popularité du parti Pheu Thai chuterait de 62 %, tandis que celle du parti Move Forward augmenterait d’autant, s’il y avait de nouvelles élections aujourd’hui, selon un sondage mené conjointement par l’Université Sripatum et D-vote (un nouvel organisme dont on ne peut pas garantir la fiabilité).
Les deux sondeurs ont interrogé 1 253 personnes âgées de 18 ans et plus, de professions et de niveaux d’éducation variés, entre le 21 et le 24 août.
A la question : « Quel parti choisirez-vous lors d’une nouvelle élection ?
49,05 % pour le parti Move Forward (soit une très large majorité absolue à la chambre),
14,69 % pour Bhumjaithai,
10,65 % pour Pheu Thai,
7,52 % pour Palang Pracharath,
7,14 % pour United Thai Nation (total de 15 % pour l’armée)
4,50 % pour le parti démocrate.
Le sondage montre que la popularité du parti Move Forward a augmenté de 62 % et celle de Bhumjaithai de 3,50 %. La popularité de Pheu Thai a cependant chuté de 62 %, celle des Démocrates de 10 %, de Palang Pracharath de 6 % et celle de United Thai Nation de 1 %.
51,32% de ceux qui ont voté pour Pheu Thai lors des élections du 14 mai ont déclaré qu’ils voteraient pour Move Forward s’il y avait de nouvelles élections et 10,92% des électeurs de Pheu Thai qu’ils voteraient pour les autres partis.
Lorsqu’on leur a demandé si la rupture du parti Pheu Thai avec Move Forward était prévue dès le début, le sondage montre que 58,79% des personnes interrogées pensent qu’elle a été complotée dès le début entre Pheu Thai et les partis de l’administration Prayut, 25,20% pensent qu’elle est due à l’échec de Move Forward devant le parlement, où les sénateurs ont fait barrage.
Les observateurs pensent que la complot fomenté par Pheu Thai et l’armée a été négocié AVANT les élections pour le bien personnel de Thaksin qui a des liens solides avec les grands patrons qui finançaient la campagne perdante de Prayut.
Les trois politiques du Pheu Thai les plus attendues sont le salaire minimum de 600 bahts (40,41 %), le salaire minimum de 25 000 bahts pour les diplômés (39,95 %) et le « portefeuille numérique » de 10 000 bahts (37,47 %). On voit donc ici une manière de sortir par le haut de cette spirale actuellement négative pour PT.
Interrogés sur la question de savoir si la Thaïlande devrait avoir une nouvelle constitution, élaborée par un conseil élu par le peuple, 75,53 % ont répondu qu’ils étaient d’accord, 12,14 % ont déclaré que la charte devrait être amendée et 3,85 % ont déclaré que la charte devrait rester telle quelle. On peut en conclure que l’extrême droite radicalisée ne compte que 4 % de la population.
Les trahisons à répétitions du Pheu Thai ne passent pas et avant que Srettha ne se lance dans une opération reconquête, le PT est à un niveau de « parti croupion » (10 %), il pourrait connaître le même sort que le parti démocrate maintenant passé sous la barre des 5 % s’il ne parvient pas à mettre en place des mesures réellement désirées par le peuple autre que de simples augmentations de salaires.
Pour les observateurs, La politique n’est plus qu’une mascarade. Les politiques Pensent-ils que le public est naïf ? Les phrases creuses telles que : « sacrifice nécessaire », « gouvernement de réconciliation », « faire avancer le pays » ne passent plus.
Au cours des trois dernières années, les dirigeants du Pheu Thai affirmaient haut et fort « Thammanat Prompan est un voyou véreux trafiquant de drogue » ou « Anutin Charnvirakul tue le pays avec sa politique vaccinale mal conçue », ce sont textuellement des phrases prononcées par les dirigeants de Pheu Thai. Et pourtant, les voilà, bras dessus bras dessous. C’est ridicule et contraire à l’éthique, toujours selon les Thaïlandais.
La seule justification de cette union contre nature est de faciliter le retour de Thaksin Shinawatra en Thaïlande. Qui peut croire, demandent les experts, que Thaksin est tombé malade dès son arrivée, évitant ainsi une nuit de prison et sécurisant un étage entier d’un bel hôpital ?
L’empereur est nu, affirment les observateurs : sous le vernis éclatent corruption et immoralité.
On notera que si le Pheu Thai se comporte ne manière si vile c’est à cause du régime dont la pression est difficilement imaginable.
Mais une timide opposition s’organise. Le 26 août à 20 heures, la pétition en faveur d’un référendum sur la question de savoir si la Constitution de 2017 devait être entièrement récrite par une Assemblée constituante élue a recueilli au moins 161 999 signatures, soit plus de trois fois le nombre légalement requis.
Chiranuch Premchaiporn de la Constitution Advocacy Alliance (CALL) a déclaré que ce chiffre montre la détermination des gens ordinaires. Elle a déclaré que le gouvernement ne pourra pas ignorer ma volonté du peuple.
En fait dans ce conflit frontal entre le peuple et le régime, on voit mal ce référendum avoir lieu, on imagine mal une vraie refonte de la constitution mais on devine facilement que le parti Future Forward, plébiscité par la population, sera dissous avant la fin de l’année par la « justice » aux ordres du régime.
Au sein du régime, on évoque un fossé entre deux factions du Sénat, l’une sous la direction du général Prayut Chan-o-cha et l’autre sous le contrôle du général Prawit Wongsuwon qui espérait bien devenir premier ministre.
Thaksin doit purger huit ans de prison pour trois chefs d’accusation. La peine pourrait être considérablement réduite étant donné qu’il a plus de 70 ans et qu’il pourrait demander une grâce royale. Au total, il pourrait purger une peine de deux ans au maximum. D’autant que Pheu Thai est au pouvoir.
Mais Pheu Thai et Thaksin sont-ils trop optimistes ? Les principaux lanceurs d’alerte ont déjà porté plainte. D’ailleurs, certains pensent encore qu’il pourrait s’agir d’un piège. Maintenant que le régime a obtenu tout ce qu’il voulait, notamment la rupture entre Pheu Thai et MFP, Thaksin pourrait se retrouver derrière les barreaux mais ce scénario est peu probable.
Ceci dit, si Thaksin gagne et évite la prison, son succès se sera fait au détriment de la société thaïlandaise qui reste aux mains du régime.
Cependant, Srettha Thaivisin, nouvellement élu et pas encore en poste fait bonne impression. Il se démène et souhaite sincèrement le bien de la Thailande alors que Prayut ne voulait que défendre le régime. Malheureusement Srettha pourrait être l’otage de sa coalition contre nature.
Bhumjaithai, le deuxième plus grand parti de la coalition gouvernementale, sortira probablement vainqueur dans l’attribution des sièges ministériels avec le puissant ministère de l’Intérieur.
Le parti, qui compte 71 députés, a menacé de se retirer de la coalition s’il ne parvenait pas à obtenir ce qu’il voulait, selon une source.
La répartition des sièges ministériels a fait l’objet d’intenses négociations depuis que le parti Pheu Thai, composé de 141 députés, a réussi à intégrer 10 autres partis dans la nouvelle coalition.
Bhumjaithai, avec son quota « 4+4 », remporte les ministères de l’Intérieur, de l’Éducation, du Travail et de l’Enseignement supérieur, ainsi que de vice-ministre de l’Intérieur, de vice-ministre de l’Éducation, vice-ministre de l’Agriculture et vice-ministre du Commerce.
Tous les regards étaient tournés vers le poste convoité de ministre de l’Intérieur, qui devrait être occupé par le leader de Bhumjaithai, Anutin Charnvirakul, qui sera probablement également nommé vice-premier-ministre. S’il est en charge de l’immigration, il faut s’attendre à des problème car il a montré qu’il n’aimait pas les étrangers occidentaux.
Un ministre de l’Intérieur est considéré comme le deuxième membre le plus puissant du cabinet après le Premier ministre, car il supervise les organes administratifs du pays que beaucoup considèrent comme déterminants dans la consolidation du pouvoir politique, ce qui s’avère utile lors des élections.
Le représentant de Bhumjaithai, Pol Gen Permpool Chidchob, deviendra probablement ministre de l’Éducation, devançant le candidat Pheu Thai, le député Sutin Klungsang, qui pourrait à la place être nommé ministre de ma culture. Nommer un Bhumjaithai, en particulier le frère de Newin Chidlob, à l’Éducation est inquiétant car il ne semble pas avoir les compétence nécessaires.
Encore un dessin explicite de la part d’Arun, du Matichon.
Srettha (et la Thailande) en basket voudraient aller de l’avant mais les rangers…
