
La réforme du congé parental, discutée depuis des années en Thaïlande et longtemps bloquée par les réticences du patronat, entre enfin en vigueur. Le gouvernement a confirmé que la nouvelle loi sur la protection du travail — qui élargit les droits des parents et renforce les garanties pour les travailleurs précaires — est désormais applicable, après un délai légal de 30 jours suivant sa publication dans la Royal Gazette le 7 novembre.
Ce texte n’a rien de nouveau dans son principe : l’idée d’un congé parental élargi circule depuis plus d’une décennie, mais sa mise en œuvre avait été repoussée à plusieurs reprises, notamment en raison de l’opposition d’organisations patronales inquiètes des coûts supplémentaires pour les entreprises. Cette fois, la réforme est bel et bien lancée.
Pour la première fois, la loi accorde 15 jours de congé payé aux conjoints pour soutenir leur partenaire après un accouchement. Une avancée majeure dans un pays où la charge parentale repose encore largement sur les mères. Le congé maternité est également étendu : il passe de 98 à 120 jours, dont 60 jours entièrement rémunérés par l’employeur. Les salariés obtiennent aussi 15 jours de congé à demi‑salaire pour s’occuper d’un enfant malade.
Selon la porte‑parole adjointe du gouvernement, Lalida Perswiwatthana, ces mesures constituent « un pas important pour améliorer la protection des travailleurs et promouvoir un environnement de travail favorable au bien‑être à long terme ». La réforme inclut également les travailleurs contractuels des agences publiques, qui bénéficieront désormais des mêmes droits de base que les employés permanents : salaires, congés, jours fériés et protections sociales.
Si le gouvernement présente cette évolution comme un progrès social attendu, la mise en place risque d’être délicate. Les organisations patronales avaient exprimé leurs inquiétudes dès les premières discussions, estimant que l’allongement des congés pourrait peser sur les petites entreprises et compliquer la gestion des effectifs. Certaines réclamaient un soutien financier de l’État ou un partage des coûts, qui n’a finalement pas été retenu.
Le gouvernement appelle désormais employeurs et salariés à se familiariser rapidement avec les nouvelles règles dans un marché du travail encore marqué par de fortes inégalités et une protection sociale limitée.
Cette réforme n’a pas été uniquement initiée par un souci de progrès social, mais pour lutter contre le grave déficit démographique dont souffre la Thaïlande. Ces mesures ont pour but d’inciter les jeunes couples à procréer.



