Le parti Move Forward a reporté une réunion, prévue mercredi, pour discuter de la présidence de la Chambre avec le parti Pheu Thai.
Pukkamon Noonanant, porte-parole du parti Move Forward, a déclaré dans un message aux journalistes que le parti avait décidé de reporter la réunion.
Aucune raison n’a été donnée pour l’annulation soudaine de la réunion, mais on pense qu’elle découle de la décision du Pheu Thai d’exiger la présidence de la Chambre et 14 portefeuilles.
Move Forward a nommé Padipat Suntiphada, député de Phitsanuloke, comme candidat au perchoir. Il promet la transparence et l’échange avec les citoyens.
Mercredi soir, le MF semblait sur une ligne dure. En effet, la réunion de la dernière chance n’aura lieu que dimanche, veille de l’inauguration de la session par le roi. Donc cela laisse très peu de temps pour des négociations dans l’impasse.
La stratégie pouvait ressembler à : « Si vous, Pheu Thai ne cédez pas, il n’y a plus de coalition et vous devrez vous alliez avec les putschistes pour gouverner. ». Laisser gouverner les partis de dinosaures (Pheu Thai inclus), c’est l’assurance de voir tout ce petit monde disparaître en 2027. Et le MF se retrouve seul sur le créneau anti-armée / pour le peuple.
Mais si la coalition va de l’avant dès maintenant, le MF ne peut pas laisser le perchoir au PT. En effet, Pita ne sera sans doute jamais premier ministre, ou bien s’il l’est ce sera pour quelques mois, le temps que la « justice » l’élimine. Si le MF n’a ni premier ministre, ni perchoir, il devient un simple supplétif du PT.
Ce jeudi, le MF semblait à nouveau vouloir gouverner et donc faire des concessions.
Le parti Move Forward pourrait envisager de sacrifier certains ministères comme « compromis » pour garder la présidence de la Chambre, devenue pomme de discorde avec son allié le parti Pheu Thai, selon des sources du parti.
Les sources insistent sur le fait que, comme le parti a le plus grand nombre de députés à la Chambre, Move Forward a droit au perchoir.
La lutte pour ce poste législatif de premier plan a révélé une grave fracture entre les deux partis, qui tentent de former une coalition avec six petits partis.
Des rumeurs affirment que le PT négocie un accord avec certains des partis du gouvernement de coalition sortant.
Les observateurs pensent que Pheu Thai utilise la présidence de la Chambre comme monnaie d’échange pour obtenir plus de ministères (rémunérateurs ?). Le parti voulait le perchoir et 14 postes ministériels.
« Nous pourrions envisager de renoncer à un siège ou deux au cabinet en échange de la présidence de la Chambre », a déclaré une source Move Forward.
De leur côté les sénateurs affirment que moins de 5 d’entre eux voteront pour Pita au poste de premier ministre. Même si le parti démocrate se ralliait (pour voter et non pour gouverner), le compte n’y serait pas. En Thaïlande, la majorité au parlement n’est pas de 50 % des élus mais de 73 % en raison de la capacité de nuisance des sénateurs nommés par les putschistes.
Les sénateurs continuent d’utiliser toutes les ficelles juridiques pour éliminer Pita.
Vaut-il mieux gouverner maintenant avec le Pheu Thai quitte à se fâcher rapidement ou gouverner seul dans 4 ans ? Voici l’équation posée au MF.
Lorsqu’on voit comment la Thaïlande a évolué entre 2019 et 2023 (qui aurait imaginer qu’un parti prônant une réforme de la loi 112 gagnerait les élections ?), on peut imaginer ce qu’il en sera en 2027. D’ici là moult dinosaures seront morts.
