Deux anciens ministres du Travail, qui ont servi entre 2020 et 2023, et deux hauts fonctionnaires du ministère travail ont été impliqués par le Département des enquêtes spéciales (DSI ou FBI local) et le Bureau du procureur général (OAG) dans une affaire présumée de traite des êtres humains. Ils auraient illégalement demandé des pots-de-vin ou plutôt des rétrocommissions de la part de 12 000 migrants thaïlandais qui travaillaient à la cueillette de baies sauvages en Finlande.
Une source bien informée du DSI a déclaré que leurs agents et les procureurs avaient mené une enquête conjointe, après que le DSI a reçu un rapport du ministère des Affaires étrangères sur le sort des travailleurs thaïlandais.
La source a déclaré que, puisque les infractions présumées se sont produites en Finlande, qui ne relève pas de la compétence du DSI, il a dû passer par le procureur, qui a finalement demandé la coopération de son homologue finlandais pour enquêter sur l’affaire en vertu de la loi anti-traite des êtres humains. Les preuves ont ensuite été envoyées en Thaïlande.
Ce contrat entre la Thailande et la Finlande a été entachée de moult fraudes en Finlande où certains locaux ont été arrêtés. Simple exemple : en octobre 2022, la police finlandaise a arrêté et détenu le PDG de la société « Polarica » soupçonné de trafic d’êtres humains . Le PDG Jukka Kristo aurait « trompé » 1 100 cueilleurs de baies thaïlandais et les aurait hébergés dans de « mauvaises conditions ».
Selon le rapport d’enquête, une société thaïlandaise de recrutement de main-d’œuvre et une agence pour l’emploi finlandaise avaient organisé l’envoi de 12 000 travailleurs thaïlandais en Finlande pour cueillir des baies. En plus des frais de service et des frais de déplacement, chaque travailleur s’est vu facturer 3 000 bahts supplémentaires en guise de pots-de-vin / rétrocommission pour deux anciens ministres du Travail et deux hauts fonctionnaires, pour un total de 36 millions de bahts.
Il semble donc que les autorités thaïlandaises et les patrons finlandais s’entendaient sur le dos des migrants thaïlandais. Depuis quelques années mais sans apporter de preuves, de nombreux travailleurs et observateurs affirmaient qu’il ne fallait pas se rendre en Finlande car, au final, les migrants perdaient de l’argent.
L’affaire a été transmise à la Commission nationale anti-corruption pour qu’elle envisage des mesures juridiques et disciplinaires à l’encontre des personnes impliquées.
A ce stade, il ne se passe donc rien. On ne sait pas si la police, la justice et le gouvernement oseront s’attaquer à des ministres du putschiste Chan-o-cha donc des proches du régime.
L’armée justifie toujours ses coups d’état par la corruption des gouvernements élus et, à chaque fois, les gouvernements dirigés par des généraux se montrent aussi corrompus.
Le nom des ministres du travail n’est un secret pour personne. Le site du ministère donne les noms des 29 ministres en poste depuis 1994. Il est donc aisé d’identifier les deux possibles délinquants, présumés innocents, à date.
https://minister.mol.go.th/รู้จักรัฐมนตรี/รัฐมนตรีในอดีต
Si l’un d’entre eux est un pur produit du parti de Prayut, l’autre, apparenté parfois Démocrate (royaliste conservateur) aurait été gouverneur de la banque centrale.
