
Un ressortissant chinois de 32 ans et un ressortissant thaïlandais de 32 ans ont été arrêtés pour fraude et blanchiment d’argent en relation avec un gang de centres d’appels qui possédait plus de 70 milliards de bahts d’actifs numériques.
Selon le lieutenant-général Jirabhop Bhuridej, chef du Bureau central d’enquête (CIB), le Chinois, titulaire d’un visa Elite, était responsable de la gestion des portefeuilles numériques utilisés pour blanchir l’argent acquis grâce aux activités frauduleuses du gang.
Les actifs numériques de ces portefeuilles sont évalués à plus de 70 milliards de bahts. Cinq suspects du gang ont été initialement arrêtés en novembre 2023, et deux autres arrestations ont été effectuées lundi.
Le ressortissant chinois a utilisé l’identité d’un individu thaïlandais comme prête-nom pour détenir tous les actifs et a orchestré un mariage entre sa femme et un autre ressortissant thaïlandais afin d’assurer la nationalité thaïlandaise à leurs trois enfants.
Le modus operandi du gang passait par la création d’un faux site Web ressemblant à celui du Bureau central d’enquête CIB pour tromper les victimes en ligne en leur faisant croire qu’elles avaient affaire à des forces de l’ordre. Cela a permis moult activités frauduleuses. Les stratégies pour escroquer allaient de l’offre de faux emplois en ligne, à la menace de poursuites par de faux agents de la BCI, à la promotion d’investissements fictifs, à l’usurpation d’identité de banques, en se faisant donc passer pour des employés de banque pour inciter les victimes à effectuer des dépôts en prétendant faussement que leurs comptes réels risquaient d’être piratés, et à se faire passer pour des responsables des autorités électriques et du Département du Contrôleur général pour inciter les gens à télécharger des applications capables de pirater leurs comptes bancaires.
En plus de saisir les actifs numériques, les autorités ont confisqué plus de 11 millions de bahts en espèces, ainsi que 2 ordinateurs, 7 téléphones portables, 8 comptes bancaires, 13 cartes ATM, 5 voitures, une machine à compter l’argent et divers autres actifs totalisant 42 millions de bahts.
Par ailleurs, Des dizaines de jeunes Marocains ont été piégés par les mafias numériques opérant dans une vaste zone géographique entre le Myanmar (Birmanie) et la Thaïlande. Ces groupes armés exploitent ces jeunes, les contraignant à travailler dans des activités cyber-criminelles, notamment des échanges frauduleux de crypto-monnaies et des escroqueries en ligne.
Selon le quotidien Assabah, ces Marocains sont enlevés, séquestrés et torturés (à certains niveaux), puis exploités par ces mafias. Le témoignage de la sœur d’une victime révèle que ces jeunes sont obligés de travailler dans le domaine de la fraude en ligne et des arnaques.
Le périple commence souvent par un appel téléphonique, comme dans le cas du frère de cette source. Après un séjour à Dubaï, où il travaillait dans le commerce en ligne, il reçoit un appel d’un autre Marocain l’invitant à se rendre en Thaïlande pour exercer une activité similaire. Tout est soigneusement planifié, et à son arrivée, il est accueilli comme une célébrité. Cependant, son aventure prend fin aux frontières avec le Myanmar, où il est séquestré et exploité par ces groupes armés.
Ces jeunes sont sévèrement punis s’ils tentent de quitter les lieux pour rejoindre leur pays. Leur cauchemar se poursuit alors qu’ils sont forcés de travailler dans des montages frauduleux et des sites d’échanges de crypto-monnaies fictifs, au profit de ces groupes armés. Cette situation échappe au contrôle des autorités thaïlandaises et birmanes.