
Des investisseurs internationaux ont manifesté leur intérêt pour les complexes de casinos et de divertissement que la Thaïlande envisage d’ouvrir à partir de 2029, a annoncé Prommin Lertsuridej, secrétaire général du Premier ministre.
Selon lui, au moins sept grands acteurs mondiaux sont prêts à investir dans des complexes à Bangkok, Chiang Mai, Phuket et Pattaya. Bien qu’il n’ait pas précisé leurs noms, il a mentionné Melco Resorts & Entertainment, basé à Macao, qui a récemment ouvert un bureau à Bangkok pour développer des complexes hôteliers en Thaïlande.
Lundi, le gouvernement a approuvé un projet de loi pour permettre la création de ces complexes et autoriser les casinos à opérer légalement. Le projet sera bientôt soumis au Parlement et pourrait devenir loi après 7 à 9 mois de délibérations.
Le projet de loi prévoit la création d’un conseil politique présidé par la Première ministre, qui décidera des emplacements des complexes et du nombre de licences à accorder. La construction se fera sur des terrains appartenant à l’État, chaque complexe couvrira environ 300 rai (48 ha), avec des hôtels, un parc d’attractions, une salle de congrès, et un casino occupant 3 à 5 % de l’espace total. L’investissement nécessaire pour chaque complexe est estimé à plus de 100 milliards de bahts.
Le premier complexe devrait ouvrir en 2029, avant le premier casino au Japon prévu pour 2030. Natthaphong Ruengpanyawut, chef du Parti populaire (PP) d’opposition, a exprimé ses inquiétudes quant à l’impact social des casinos et a demandé des mesures concrètes pour y répondre. Il a également souligné la nécessité de transparence dans l’octroi des licences pour éviter les conflits d’intérêts.
Selon le projet de loi, une licence pour un complexe de divertissement sera valable jusqu’à 30 ans, avec des frais d’enregistrement de 5 milliards de bahts et un paiement annuel de 1 milliard de bahts. Thanathorn Juangroongruangkit, président du Mouvement progressiste, proche du PP, a déclaré que ces projets ne contribueraient pas beaucoup à améliorer la compétitivité du pays à long terme.
D’autres craignent que les casinos soient utilisés pour le blanchiment d’argent par des entreprises chinoises « grises ». Le député PP Rangsiman Rome a exprimé ses préoccupations face aux risques d’infiltration des mafias dans l’industrie du jeu, qui développeraient les escroqueries, les jeux d’argent en ligne et les trafics de drogue transfrontaliers.
Le terme « Chinois gris » désigne les hommes d’affaires opérant à la frontière entre le légal et l’illicite, souvent en utilisant des méthodes créatives pour dissimuler l’origine de leurs fonds.
Outre l’opposition progressiste, de nombreux conservateurs sont également opposés aux casinos. Même au sein de la coalition, certains sont réticents.
La concurrence régionale, avec des pays comme le Japon, Macao et Singapour déjà établis comme centres de jeux mondiaux, rend la situation encore plus complexe. La Thaïlande doit trouver un équilibre pour attirer des entreprises légitimes tout en évitant les activités illégales.