
De nombreuses iles thaïlandaises croulent sous les déchets, c’est le cas notamment à Koh Samui ou Koh Larn, près de Pattaya. Même Phuket est maintenant touchée.
Des bouteilles en plastique et des canettes de bière vides jonchent le fond marin autour de Phuket, dans le sud de la Thaïlande, tandis que les déchets continuent de s’accumuler sur l’île, un haut lieu touristique renommé pour ses plages immaculées et ses couchers de soleil.
Dans une zone de l’île, des camions et des tracteurs déplacent des montagnes d’ordures dans une vaste décharge, destination finale d’une grande partie des plus de 1 000 tonnes de déchets ramassés chaque jour à Phuket.
En quelques mois, cette décharge est devenue si imposante qu’elle a remplacé la vue sereine sur les montagnes depuis la maison des riverains qui ne sortent plus et portent un masque en permanence à cause des odeurs. Ils doivent avoir recours à la climatisation et à des purificateurs d’air, ce qui double la facture d’électricité.
Phuket, la plus grande île de Thaïlande, a connu un développement rapide grâce à son secteur touristique, un moteur majeur de l’économie thaïlandaise. Sur les 35,5 millions d’arrivées étrangères en Thaïlande en 2024, environ 13 millions se sont dirigés vers cette île.
« La croissance de la ville de Phuket a été bien plus rapide que prévu », a déclaré M. Suppachoke Laongphet, maire adjoint de la principale municipalité de l’île, expliquant que le boom du tourisme et de la construction a fait grimper les volumes de déchets au-delà des niveaux d’avant la pandémie de Covid-19.
En novembre 2024, M. Supachoke et des fonctionnaires de la ville avaient visité les décharges du centre provincial d’élimination des déchets solides de Phuket. Ils ont pris conscience de la crise et ont promis de trouver une solution. Pour eux, chaque localité doit intensifier ses efforts pour réduire la quantité de déchets solides.
L’organisation administrative provinciale de Phuket accélérera l’aménagement des zones d’enfouissement n°4 et n°5 pour accueillir les déchets excédentaires que l’incinérateur ne peut pas gérer, tandis que le bassin de décharge n°3, déjà plein, sera fermé pour éviter les problèmes d’odeurs.
À la fin de 2025, l’île pourrait produire jusqu’à 1 400 tonnes de déchets par jour, saturant ainsi sa seule décharge, a-t-il averti.
Les autorités continuent de travailler sur des projets visant à réduire la production de déchets de 15 % en six mois, à agrandir la décharge et à construire un nouvel incinérateur, pour que l’île devienne une destination touristique plus durable.
Cependant, l’augmentation de la capacité des incinérateurs n’est qu’une partie de la solution, selon les experts. Selon les universitaires et environnementalistes, développer davantage d’incinérateurs ne serait pas une solution suffisante. Il faut se concentrer sur la réduction et le tri des déchets.