Ces derniers jours, les médias bruissaient de la libération de deux Marocains bloqués en Birmanie. En fait, il s’agissait d’une information datant du 2 juin. La nouvelle ci-dessous est datée de ce vendredi 5 juillet.
L’armée thaïlandaise a obtenu la libération en toute sécurité de 12 Marocains des centres d’appels situés au Myanmar, en face du district de Phop Phra, province de Tak, à l’ouest de la Thaïlande.
Ces 12 là font partie des 21 Marocains dupés par les gangs pratiquant le trafic d’êtres humains dans leur pays d’origine et attirés par un bon emploi dans des casinos au Myanmar. Finalement, ils étaient obligés de travailler pour des gangs de centres d’appels. En mai, le député de Move Forward, Rangsiman Rome, a demandé l’aide de l’armée pour obtenir leur libération, après avoir reçu une lettre de l’ambassade du Maroc en Thaïlande.
Des sources militaires bien informées affirment qu’à la suite de la demande de Rangsiman, les services de renseignement ont enquêté sur les Marocains et leur localisation auprès des ONG opérant le long de la frontière entre la Thaïlande et le Myanmar. Ils se sont alors rapprochés des troupes ethniques de l’Armée bouddhiste démocratique karen (DKBA), qui contrôlent les territoires dans lesquels sont situés les casinos.
Toutefois, au cours de l’enquête, les services secrets ont appris que sept Marocains ont été libérés, après que leurs familles ont payé une rançon. Il n’en restait donc que quatorze.
Une source affirme que les commandants de la DKBA ont aidé à négocier avec les gangs des centres d’appels la libération de 12 autres Marocains sur 14. Les deux derniers préfèrent continuer à travailler pour les gangs. Des photos de torture ont circulé mais elles ne concernent sans doute que les employés récalcitrants.
Réagissant au retour sain et sauf des Marocains, Rangsiman a remercié l’armée thaïlandaise pour son aide, ajoutant que son intervention témoigne de l’engagement de la Thaïlande en faveur de la protection des droits de l’homme, sans distinction de race ou de nationalité.
Le drame des centres d’appels concerne ou a concerné des milliers de jeunes de toute l’Asie. Maintenant que les populations du continent sont prévenues contre ce fléau, les trafiquants d’êtres humains recrutent plus loin.
Ces gangs dont beaucoup sont dirigés par des Chinois embauchent des agents recruteurs et des logisticiens en Birmanie, en Thailande et, dans le cas présent, au Maroc. Les autorités marocaines auraient arrêté au moins une personne.
