
L’Autorité de production d’électricité de Thaïlande (Egat) s’apprête à réorienter une part massive de son budget vers les énergies propres. L’objectif : accélérer la transition énergétique du pays en développant de nouveaux moyens de production renouvelable et en renforçant les infrastructures de transport d’électricité.
Le nouveau gouverneur d’Egat, Narin Phoawanich, n’a pas dévoilé le montant total des investissements prévus, mais a confirmé qu’un premier volet de 50 milliards de bahts serait consacré à la construction de trois centrales solaires flottantes. Ces installations, d’une capacité cumulée de 1 638 MW, seront implantées sur les barrages de Bhumibol (Tak), Srinagarind et Vajiralongkorn (Kanchanaburi).
Des fermes solaires flottantes et des “batteries géantes”
Ces projets s’inscrivent dans une stratégie plus large visant à diversifier les sources d’énergie renouvelable. Egat prévoit également de construire trois stations hydroélectriques de pompage-turbinage, totalisant 2 160 MW, sur les barrages de Vajiralongkorn, Chulabhorn (Khon Kaen) et Kathun (Nakhon Si Thammarat).
De nouveaux réservoirs seront aménagés en altitude pour permettre de pomper l’eau en période de faible demande, puis de la relâcher pour produire de l’électricité aux heures de pointe. « Elles serviront de batteries géantes », explique Narin, rappelant que le solaire et l’éolien restent des sources intermittentes dépendantes de la météo.
L’hydrogène en test dans six centrales
Autre axe majeur : la réduction de la dépendance au gaz naturel. Egat va lancer un projet pilote d’utilisation de carburant hydrogène dans ses six centrales à gaz. L’objectif est de remplacer 5 % de la consommation de gaz par de l’hydrogène, une première étape vers une production plus propre.
Renforcer le réseau pour les industries du futur
Egat prévoit aussi d’augmenter la capacité de transmission électrique dans le corridor économique de l’Est (EEC), zone clé pour les industries avancées et les centres de données, très gourmands en énergie. La capacité devrait passer de 3,81 GW à 5,5 GW.
Une transition progressive
Malgré ces investissements massifs, Narin reconnaît que le gaz naturel restera indispensable durant la transition. « Avant de disposer d’une production renouvelable suffisante, nous devrons continuer à utiliser les combustibles fossiles », rappelle-t-il.
Egat collabore d’ailleurs avec PTT via la coentreprise PE LNG, chargée de convertir le gaz naturel liquéfié pour alimenter les centrales existantes.



