
La ville de Pattaya s’apprête à lancer à la mi-août un incinérateur de déchets attendu depuis longtemps sur l’île de Koh Lan, afin de remédier à une crise environnementale qui perdure depuis plus de dix ans. Le maire, Poramet Ngampichet, a confirmé que les essais débuteraient dans les jours qui viennent, avec une mise en service opérationnelle prévue peu après.
L’île, pourtant prisée pour son écotourisme avec 5 millions de visiteurs par an, souffre d’une grave surcharge de déchets — plus de 100 000 tonnes — accumulés depuis 2016. La cause principale réside dans des infrastructures de transport déficientes, notamment des barges usées qui ont empêché l’acheminement régulier des ordures vers le continent. Les déchets s’entassent sur un site de 12 rai – 2 ha près de Khao Nom, suscitant de vives préoccupations sanitaires et écologiques parmi les résidents et les touristes.
Face à cette situation, un plan directeur a été élaboré en 2020 avec un budget de 3 millions de bahts, confié à l’Université de technologie du roi Mongkut. Ce plan a débouché sur un projet de valorisation énergétique des déchets, d’une durée de 25 ans, associant investisseurs privés et technologies avancées respectueuses de l’environnement.
Deux incinérateurs construits en mai dernier utilisent des procédés de gazéification et de combustion à haute température (600°C et 800°C). Leur objectif est de traiter 70 000 tonnes de déchets en souffrance en 10 ans, tout en absorbant les 50 tonnes journalières produites en haute saison.
Le coût de traitement est fixé à 1 900 bahts par tonne, avec une augmentation de 10 % tous les cinq ans, pour un investissement total estimé à plus de 934 millions de bahts.
Le maire souligne que cette initiative vise à rétablir l’image naturelle de Koh Lan tout en générant des produits durables, comme des briques écologiques. Il espère ainsi tourner la page de cette crise environnementale et redonner à Koh Lan son statut de joyau naturel de Pattaya.