
À la suite d’un scandale majeur impliquant plusieurs moines de haut rang et une femme surnommée « Sika Golf », la police thaïlandaise a lancé une opération sans précédent visant à vérifier les antécédents de près de 300 000 moines à travers le pays. L’initiative survient après l’arrestation de Wilawan Emsawat, alias « Sika Golf », accusée d’avoir entretenu des relations sexuelles et financières douteuses avec plusieurs moines influents.
Le général de division Jaroonkiat Parnkaew du Bureau central d’enquête (CIB) a indiqué que la police avait demandé au Bureau national du bouddhisme (NOB) les cartes d’identité des moines pour recouper avec les bases de données criminelles. Il a également critiqué la coopération historiquement inefficace entre la police et le NOB, accusant ce dernier d’avoir manqué de détermination dans la lutte contre les abus. Les anciennes affaires rejetées par le NOB seront relancées.
L’arrestation de Mme Wilawan, à Nonthaburi, fait suite à des soupçons de détournement de fonds de temple, blanchiment d’argent et recel, visant des moines de haut rang. Les enquêteurs ont saisi de multiples téléphones contenant environ 80 000 photos et vidéos explicites, dont certaines impliquant des moines célèbres, issus de divers temples.
Son modus operandi : développer une relation intime avec les moines avant de les faire chanter. Plusieurs transactions financières suspectes ont été retracées. L’affaire inclut aussi une plainte datant de 2016 pour fraude visant un ancien responsable religieux à Phichit, relancée à plusieurs reprises.
La situation est jugée alarmante : quinze moines sont soupçonnés de liens avec la femme, dont dix auraient déjà quitté leur monastère. Certaines figures religieuses continuent de contester les accusations, malgré les preuves numériques récoltées par la police. Mme Wilawan est actuellement détenue au CIB, avec un compte bancaire ayant vu passer 385 millions de bahts, acquis puis dilapidé en jeu en ligne.
Ce scandale provoque une onde de choc dans la société thaïlandaise, ébranlant la confiance envers les institutions monastiques. L’ouverture d’un centre de dénonciation par la police et l’enquête massive lancée visent à restaurer l’image du bouddhisme, mis à mal par des abus systémiques et le laxisme coupable du NOB.