
Le premier ministre par intérim et le plan de l'occupation.
Suite de cette histoire. À l’époque les protagonistes appartenaient au même gouvernement, maintenant le Bumjaithai se trouve dans l’opposition.
Le conflit foncier à Khao Kradong, dans la province de Buriram, oppose le ministère thaïlandais de l’Intérieur au Département du cadastre, dans un dossier complexe impliquant environ 800 hectares de terres de la State Railway of Thailand (SRT). Au cœur de l’affaire : l’inertie administrative face à une décision de la Cour suprême ordonnant la restitution des terrains occupés illégalement par la puissante famille Chidchob, dont le patriarche Newin a créé le Bumjaithai, aujourd’hui dans l’opposition.
Le ministre de l’Intérieur, Phumtham Wechayachai (Pheu Thai), a sommé le directeur général du Département du cadastre de s’expliquer sous 7 jours sur la non-application de cette décision judiciaire. Il dénonce la rétention des documents d’occupation (Sor Kor 1 et Nor Sor) attribués indûment, malgré les injonctions judiciaires. Un comité d’enquête est en cours de formation pour clarifier la situation.
En réponse, Anutin Charnvirakul, chef du parti d’opposition Bhumjaithai, ancien ministre de l’Intérieur et supposé responsable de l’inaction du « cadastre », rejette les accusations, affirmant que le jugement a été rendu avant son mandat et que toutes les actions entreprises ont respecté la légalité.
La controverse prend une tournure politique : la famille Chidchob occupe des terrains stratégiques, notamment le Chang International Arena et le Chang International Circuit, construits sur des parcelles disputées. Plusieurs entreprises liées à cette famille (Silachai Buriram, K Motorsport, K 2009 Lease) détiennent des titres de propriété controversés, impliquant des capitaux enregistrés allant de 1 million à 1 milliard de bahts.
La SRT, soutenue par des décisions judiciaires, a demandé l’annulation de plus de 995 titres couvrant 5 083 rai. Pourtant, le Département du cadastre refuse de révoquer les documents, arguant que la SRT n’a pas présenté les cartes historiques demandées pour prouver la propriété. Les divergences entre les cartes fournies, datées de 1954 à 2014, et l’absence de celle de 1921 alimentent l’impasse.
Le député Adisorn Piengkes (Pheu Thai) critique la lenteur des procédures et appelle à une saisie rapide des terres domaniales, estimant que leur caractère public ne peut être effacé par une occupation prolongée. Neuf individus, dont des responsables locaux et hommes d’affaires, sont aujourd’hui suspectés d’empiétement illégal.
Le dossier symbolise une lutte d’influence entre les partis Pheu Thai et Bhumjaithai, révélant les enjeux politiques, économiques et juridiques autour des ressources foncières publiques en Thaïlande. L’histoire rappelle une époque où la famille influente d’une ville pouvait s’accaparer n’importe quel terrain sans coup férir.