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Face à l’appréciation rapide du baht, l’Association des exportateurs de riz thaïlandais appelle le gouvernement et la Banque de Thaïlande à intervenir d’urgence pour stabiliser la monnaie. Selon son président, Charoen Laothammatas, un baht trop fort nuit à la compétitivité du riz thaïlandais sur les marchés internationaux et pénalise directement les revenus des agriculteurs.
Depuis le début de l’année, le baht s’est renforcé de plus de 7 % par rapport au dollar américain, tandis que les monnaies des principaux concurrents — Inde, Vietnam, Pakistan — se sont dépréciées. Cette différence de taux de change crée un écart de plus de 10 points de pourcentage, rendant le riz thaïlandais nettement plus cher à l’export.
À prix égal (350 $ la tonne pour du riz blanc 5 %), les concurrents asiatiques perçoivent entre 1 000 et 1 250 bahts de plus par tonne que les exportateurs thaïlandais. Ce désavantage n’est pas lié à la qualité ou au coût du riz, mais uniquement au taux de change, souligne M. Charoen.
La situation devient critique à l’approche de la récolte principale. Si la demande étrangère continue de baisser, les prix intérieurs du riz pourraient chuter fortement. L’appréciation soudaine du baht — jusqu’à 2 % en une journée — pousse les exportateurs à suspendre leurs ventes, tandis que les acheteurs se tournent vers des fournisseurs moins chers.
Les délais de paiement aggravent le risque : un contrat signé à 31 bahts par dollar peut se solder à 30 bahts trois mois plus tard, entraînant des pertes importantes. Les exportateurs réclament donc une stabilité du baht, à un niveau plus compétitif.
Par ailleurs, l’Inde prévoit de libérer 20 tonnes de riz sur le marché, accentuant la pression sur les prix mondiaux. En Thaïlande, les exportations ont chuté de 25,1 % en volume et de 35,4 % en valeur sur les sept premiers mois de 2025, selon le Département du commerce extérieur. La hausse de la production mondiale et la baisse de la demande en provenance d’Indonésie et des Philippines aggravent la situation.