
Sur ce tableau du FMI on constate que la Thaïlande se trouve très en dessous du Vietnam et de l'Indonésie
Au premier trimestre 2025, les exportations de riz de la Thaïlande ont chuté de 30 % par rapport à l’année précédente, atteignant seulement 2,1 millions de tonnes. Cette baisse significative est principalement attribuée à la faible demande de riz blanc à 15 %, dont les expéditions ont diminué de 53 % après le retour de l’Inde sur le marché d’exportation. Les principaux acheteurs, comme les Philippines, ont retardé leurs achats, réduisant leur demande de 4 millions de tonnes l’année dernière à seulement 1 million de tonnes cette année.
La concurrence accrue des pays voisins, notamment l’Inde et le Vietnam, exerce une pression supplémentaire sur les exportateurs thaïlandais. Le riz indien, moins cher de 40 dollars la tonne par rapport au riz thaïlandais attire les acheteurs d’Afrique du Sud, de Malaisie et des Philippines. Le prix du riz thaïlandais a chuté d’une moyenne de 600 dollars la tonne l’année dernière à environ 400 dollars cette année, mais cela n’a pas suffi à compenser la perte de parts de marché. L’Inde a déjà exporté 2,4 millions de tonnes cette année et pourrait dépasser les 20 millions de tonnes, tandis que le Vietnam, avec 2,3 millions de tonnes expédiées, pourrait devenir le deuxième exportateur mondial en 2025.
Les exportations de riz thaïlandais devraient rester stables au deuxième trimestre, avec un objectif annuel de 7,5 millions de tonnes. Cependant, cet objectif pourrait être révisé en milieu d’année en fonction de la politique tarifaire aux États-Unis et de l’évolution de la demande en Chine. En Chine, le riz blanc thaïlandais se négocie autour de 400 dollars la tonne, favorisant de nouvelles commandes, mais il reste confronté à une forte concurrence du Vietnam, de l’Inde et du Pakistan. Aux États-Unis, les importateurs stockent du riz thaïlandais Hom Maly en prévision d’une éventuelle hausse des droits de douane, avec plus de 200 000 tonnes expédiées au premier trimestre à des prix moyens de 1 000 dollars la tonne.
Les exportateurs thaïlandais s’inquiètent également de la hausse des coûts du fret, car les États-Unis prévoient d’imposer des droits de douane sur les marchandises expédiées par des navires chinois à partir d’octobre. Cela pourrait augmenter les coûts de transport de 6 dollars par tonne, rendant le riz jasmin thaïlandais encore plus cher et moins compétitif. Si les tarifs américains augmentent de 20 à 36 %, les prix du riz jasmin pourraient grimper jusqu’à 1 200 à 1 300 dollars la tonne, affaiblissant ainsi la compétitivité thaïlandaise.
Le Fonds monétaire international (FMI) a abaissé ses prévisions de croissance mondiale pour 2025 à 2,8 % en raison de la montée des tensions commerciales, avec une croissance révisée à la baisse pour la Thaïlande à 1,8 %, le taux le plus bas parmi les pays de l’ASEAN. Le FMI met en garde contre les risques de nouvelles perturbations commerciales, d’instabilité financière et de troubles sociaux, appelant à des politiques commerciales stables et des réformes structurelles pour soutenir la reprise économique. Des réformes que la Thaïlande refuse de faire dans tous les domaines. Dans ces conditions, le FMI ne voit qu’une croissance médiocre de 1,6 % en 2026.