
Le Sénat a adopté mardi la dernière lecture d’une loi sur le mariage pour tous. La Thaïlande devient ainsi le troisième territoire d’Asie à reconnaître les couples de même sexe après le Népal et Taïwan.
Le Sénat a voté par 130 voix contre 4, avec 18 abstentions. La loi sera envoyée au palais pour approbation royale. Elle entrera en vigueur 120 jours après sa publication au Journal officiel .
Les défenseurs LGBTQ+ ont qualifié cette décision de « pas en avant monumental » car elle fait de la Thaïlande le premier pays d’Asie du Sud-Est à promulguer une législation sur l’égalité du mariage.
La Thaïlande est déjà connue pour sa culture LGBTQ+ dynamique et sa tolérance, ce qui en fait une destination touristique populaire pour cette clientèle aisée et ce qui contraste avec certains pays voisins plus conservateurs, voire rétrogrades.
Le projet de loi est le point culminant de plus d’une décennie d’efforts de la part de militants et de politiciens.
Début juin, des milliers de fêtards et militants LGBTQ+ ont participé à une marche des fiertés dans les rues de Bangkok et ont été rejoints par le Premier ministre Srettha Thavisin.
Mardi soir, le Gouvernement a organisé une importante fête en son siège pour célébrer l’adoption du projet de loi. L’ambassadeur de France a honoré l’évènement de sa présence.
Plus de trente pays dans le monde ont déjà légalisé les unions homosexuelles depuis que les Pays-Bas ont été les premiers à le faire en 2001.
Le nouveau texte modifie la législation pour remplacer les termes spécifiques au genre par des termes neutres tels que « individus » et « partenaires de mariage », accordant ainsi aux couples homosexuels les mêmes droits qu’aux couples hétérosexuels, notamment en matière d’adoption et d’héritage. Cependant, les personnes transgenres ou non-binaires ne pourront toujours pas changer leur genre sur leurs documents d’identité.
La nouvelle loi est perçue comme un signe d’ouverture dans un pays divisé entre conservateurs et progressistes. L’arrivée au pouvoir de Srettha Thavisin, le premier civil à occuper le poste de Premier ministre depuis le coup d’État de 2014, a accéléré le processus législatif, habituellement tortueux. L’instabilité chronique de la vie politique thaïlandaise, entre coups d’État et grands mouvements de contestation populaires, avait empêché toute légalisation en la matière ces dernières années.