
Des ultranationalistes thaïlandais manifestent devant l'ambassade du Cambodge à Bangkok
Dernière nouvelle : La loi martiale a été mise en place à Chanthaburi et deux postes-frontières permanents ont été temporairement fermés aux touristes thaïlandais et cambodgiens, et uniquement aux touristes. C’est maintenant l’armée qui gère les frontières et le commandant Noppharot Siripariyapong, du Corps des Marines de Chanthaburi, en a décidé ainsi.
–
Le ministre thaïlandais de la Défense, Phumtham Wechayachai, a rejeté les rumeurs de coup d’État malgré la montée des critiques sur la gestion des tensions frontalières avec le Cambodge. Il a affirmé que l’armée et le gouvernement communiquaient régulièrement et qu’aucun signe d’intervention militaire n’existait. Les déclarations de Phumtham ne prouvent rien, car l’armée ne prévient pas avant lorsqu’elle fomente un coup d’État.
Face à l’affrontement du 28 mai qui a causé la mort d’un soldat cambodgien, l’armée thaïlandaise avait envisagé de fermer temporairement la frontière, mais Phumtham a insisté sur la patience et le maintien des points de passage. Pendant ce temps, le Cambodge dit vouloir porter l’affaire devant la Cour internationale de Justice.
Les ultranationalistes reprochent au gouvernement thaïlandais une position jugée trop conciliante face à Phnom Penh, certains y voyant des influences liées aux relations entre la famille Shinawatra et l’ancien dirigeant cambodgien Hun Sen, père du Premier ministre Hun Manet. Des figures conservatrices exigent une réponse plus ferme, c’est-à-dire une guerre.
La Première ministre thaïlandaise, Paetongtarn, a affirmé que, bien que la paix soit la priorité, la Thaïlande doit être prête à répondre si un affrontement devient inévitable. Lors d’une réunion du Conseil national de sécurité (CNS), elle a souligné que l’armée est pleinement préparée à toute éventualité et maintient une coordination active avec le gouvernement.
Les discussions récentes ont porté sur les stratégies de désescalade après des échanges avec des responsables cambodgiens, qui ont assuré la stabilité de la situation.
Le ministre de la Défense, Phumtham, a réaffirmé l’engagement du pays à défendre sa souveraineté par des moyens diplomatiques, avec un accent sur trois axes majeurs : les affaires étrangères, les opérations militaires et la communication stratégique. Il a précisé que la Thaïlande n’exige pas un retrait des troupes cambodgiennes, mais plutôt un ajustement de leur déploiement conformément à un accord de 2024.
Le Premier ministre malaisien, Anwar Ibrahim, en tant que président de l’ASEAN, s’entretient avec son homologue thaïlandais, Paetongtarn Shinawatra, sur les tensions frontalières entre la Thaïlande et le Cambodge. Anwar Ibrahim a exprimé son intention d’engager des pourparlers directs avec la Thaïlande pour trouver une solution pacifique. La Malaisie, en tant que présidente actuelle de l’ASEAN, suit de près l’évolution du conflit.
La Chine demande également, en d’autres termes, que les deux pays cessent leurs gamineries.
Samedi, le ministre thaïlandais de la Défense, Phumtham Wechayachai, a publié une déclaration pour clarifier sa position après une rencontre avec son homologue cambodgien à Aranyaprathet, dans la province de Sa Kaeo. Il déplore la diffusion d’informations inexactes et regrette le rejet d’une proposition qui aurait pu apaiser les tensions. Face à la montée en puissance des forces militaires, la Thaïlande réaffirme son engagement à protéger sa souveraineté à tout prix. On ne sait pas ce que cela signifie, puisque jamais le Cambodge n’a prétendu vouloir entrer dans le territoire thaïlandais.
Le ministre soutient les forces armées et insiste sur la priorité donnée à la sécurité des populations frontalières. Il rappelle que la Thaïlande ne reconnaît pas la juridiction de la Cour internationale de Justice (CIJ) depuis 1960 et privilégie une solution bilatérale via l’accord de 2000. Il exhorte à une réduction des forces militaires pour retrouver les positions de 2024 et éviter l’escalade. Le Cambodge a massé des troupes, 12 000 hommes, près de la frontière, ce qui n’est pas signe d’apaisement. La Thaïlande avait fait de même.
Le 14 juin, la Commission mixte de la frontière (JBC) se réunira pour examiner les cartes et les mesures de désescalade. En cas de blocage, des équipes de liaison pourraient effectuer une évaluation conjointe sur le terrain.
Le Cambodge n’a pas l’intention d’évoquer les zones autour des temples revendiquées par la Thaïlande ce jour-là, car il considère que ces réunions n’ont servi à rien depuis des décennies que la JBC existe.
Face à l’incertitude, le Conseil national de sécurité thaïlandais (NSC) a convoqué une réunion d’urgence et créé un comité spécial pour coordonner la réponse sécuritaire. Par ailleurs, les commandants militaires ont intensifié l’évaluation de la préparation des troupes et du matériel.
On comprend très bien la stratégie des ultranationalistes thaïlandais qui prennent prétexte de cette affaire pour affaiblir, voire pour éliminer les Shinawatra, mais on ne comprend pas l’attitude intransigeante des Cambodgiens. D’ailleurs, pour les observateurs et même certains officiers, le conflit n’est pas seulement le résultat de disputes territoriales persistantes, mais a été déclenché par les divisions politiques croissantes de la Thaïlande et une « posture affirmée » du Cambodge qui semble enfin sûr de lui grâce à un armement chinois.
Un expert étranger très bien informé ose une analyse atypique sans apporter de preuve. Il décrit le conflit frontalier entre la Thaïlande et le Cambodge, comme une lutte entre « réseaux » pour le contrôle de trafics illicites, plutôt qu’un véritable enjeu de souveraineté. Selon cette perspective, ni les résidents locaux ni les gouvernements ne semblent réellement préoccupés par la délimitation de la frontière. Il suggère que la probabilité d’une guerre est faible, le territoire ayant surtout une valeur pour les activités criminelles transnationales. Il affirme que le conflit est exploité par des figures interlopes des deux côtés.
Rappelons qu’on est prêt à s’entretuer pour quelques mètres carrés.