Le gouvernement vise à améliorer l’accès à l’éducation et à réduire le nombre d’abandons scolaires grâce à des mesures introduites à l’occasion de la Journée de l’enfance, a déclaré le Premier ministre Srettha Thavisin.
De nombreux élèves pauvres ont abandonné l’école pendant la pandémie de Covid-19.
Les critiques soutiennent que le programme d’éducation gratuite doit être remanié, car les allocations sont ridicules voire insultantes et les parents doivent encore assumer des dépenses inutiles.
Le soutien financier du gouvernement ne concerne que 9 années (primaire et collège) mais la maternelle et le lycée sont payants contribuant ainsi à une augmentation du décrochage scolaire parmi les élèves défavorisés.
Srettha a déclaré qu’il avait chargé l’Equity Education Fund, le ministère de l’éducation et le ministère de l’Intérieur de recueillir des données sur les abandons scolaires depuis août de l’année dernière. Des mesures visant à réduire à zéro l’abandon scolaire chez les enfants défavorisés devraient être introduites le 13 janvier.
Au-delà de la médiocrité du système éducatif, le problème des enfants thaïlandais, c’est qu’ils ne sont pas assez nombreux.
Le gouvernement fait pression pour convaincre et inciter davantage de Thaïlandais à procréer. Selon la directrice générale du ministère de la Santé, Atchara Nitiapinyasakul, les Thaïlandais ont besoin d’avoir plus de bébés, sinon il y aura une pénurie de travailleurs et de contribuables.
Elle a déclaré qu’en 2022, pour la première fois, on a compté plus de décès que de naissance en Thaïlande 500 000 contre 480 000.
Donnant une conférence dans la province de Phetchabun, elle a demandé au public d’imaginer qu’il n’y avait pas de pilotes thaïlandais dans les avions ou de médecins thaïlandais à l’hôpital. La Thaïlande, ajoute-t-elle, peut soit suivre la voie singapourienne en important davantage de travailleurs migrants, a-t-elle déclaré, [car les Singapouriens ne veulent plus avoir de bébés et leur gouvernement n’a pas réussi à les convaincre du contraire], soit suivre la voie suédoise qui a réussi à encourager davantage de procréation au cours de la dernière décennie grâce à diverses incitations.
Le ministre de la Santé publique, Cholnan Srikaew est sur la même ligne.
Le problème est que la Thailande n’est pas prête à mettre en place des incitations « à la suédoise ». Voire à mettre en place la moindre vraie incitation.
Les couples thaïlandais sont inquiets car élever un enfant coûte très cher dans un pays sans réel services sociaux. Ils ne peuvent pas garantir à leur enfant une bonne qualité de vie et une bonne éducation.
Selon, le Grand journaliste, Pravit Rojanaphruk, La vérité est que si vous êtes de la classe ouvrière, ou même de la classe moyenne, la vie quotidienne est déjà assez difficile, pourquoi s’embêter à avoir des enfants si vous n’êtes pas sûr de pouvoir leur garantir une vie décente, une éducation de qualité et des perspectives raisonnables d’avenir radieux. ?
Le gouvernement pourrait vouloir reconsidérer sa politique d’immigration et la rendre plus accommodante pour les jeunes étrangers, qu’ils soient cols bleus ou blancs. Ils pourraient être naturalisés thaïlandais s’ils le souhaitent.
On l’a constaté en France, l’immigration est toujours un enrichissement pour le pays d’accueil.
A Singapour, certains vétérinaires viennent d’Espagne ou de France, des réceptionnistes de condos des Philippines.
Là aussi, l’inverse en vrai, les médecins étrangers tiennent à bout de bras les ruines du système de santé français.
Bien sûr, le niveau de revenu est très inférieur en Thaïlande à celui de Singapour, mais nous (dit Pravit) pouvons apprendre d’eux et d’autres pays (comme la France) qui ont réussi à accueillir et à intégrer les travailleurs migrants.
Au lieu de cela, les quelque deux millions de travailleurs migrants sont invisibles ou mal traités en Thaïlande.
Pravit veut intégrer des étrangers car il pose la question suivante : La Thaïlande a-t-elle besoin d’une croissance démographique perpétuelle ? Dans l’état actuel des choses, la Thaïlande, (dont Bangkok), est suffisamment peuplée. Peut-être qu’une population plus petite est en fait plus souhaitable et meilleure en termes de qualité de vie et d’environnement.
Autre débat alors que la Journée de l’Enfant approche : comment sont vraiment traités les enfants en Thaïlande et en particulier à l’école ?
Si les enfants sont généralement choyés en famille, nous (les Thaïlandais) ne pouvons ignorer la réalité alarmante de la violence dans les écoles, qui se poursuit sans relâche en raison de l’impunité systémique et de la culture scolaire autoritaire.
L’année dernière, nous avons été témoins d’une multitude de châtiments corporels. Deux enseignants de Nonthaburi ont mis des sacs en plastique sur la tête des élèves de maternelle pour les empêcher de pleurer. À Buri Ram, un élève du primaire a reçu 70 coups de canne pour un devoir inachevé. A Roi Et, un enfant de deux ans a été frappé à plusieurs reprises dans le dos avec une assiette en acier parce qu’il ne savait pas comment remettre l’assiette à sa place.
A Lop Buri un enseignant a littéralement cassé les côtes d’un élève du primaire. Il avait déjà commis de telles violences auparavant, mais l’école lui a permis de continuer à enseigner.
Si les punitions des enfants ressemblent à du bizutage de casernes, c’est parce que les écoles font partie de la culture militariste qui perpétue l’autoritarisme en prônant l’obéissance absolue à l’autorité supérieure. Les deux institutions protègent également farouchement leurs membres, car reconnaître des actes répréhensibles est perçu comme portant atteinte à la réputation de leurs institutions. Cela s’appelle « le régime » qui continue de diriger la Thailande malgré le résultat aux élections.
Les autorités éducatives prétendent souvent que ces abus constituent une exception à la règle. En fait, la violence extrême qui fait la une des journaux n’est que la pointe de l’iceberg. Les formes courantes de punition comprennent le pincement, les coups de bâton, le fait de forcer les élèves à se tenir debout au soleil et la violence verbale qui sape leur confiance en eux. Entre autre, nos lecteurs parents d’élèves compléteront.
Une enquête TDRI de 2020 a révélé que les châtiments corporels sont répandus dans les salles de classe, avec 64 % des élèves dans tout le pays qui y sont confrontés, et ce chiffre atteint 70 % en dehors de Bangkok.
Les enseignants justifient leur violence par de bonnes intentions. L’interdiction des châtiments corporels imposée par le ministère de l’Éducation depuis 2000 s’est révélée inefficace en raison de l’impunité qui perpétue la violence.
L’impunité permet également aux enseignants prédateurs de commettre des violences sexuelles, infligeant ainsi aux victimes un traumatisme à vie. Malgré les sanctions légales sévères imposées aux violeurs, peu de victimes signalent les crimes en raison de la peur de la stigmatisation sociale. Par ailleurs, Les règlements à l’amiable sont courants et souvent encouragés par la police qui en profite. Une police qui ne bouge que lorsque les ONG s’emmêlent.
Pourtant toutes les lois sont en place. Le ministère de l’Éducation interdit les châtiments corporels, autorisant uniquement les avertissements verbaux, les conseils, les mauvaises notes de comportement et les activités correctives.
Mais L’autoritarisme profondément ancré dans le système permet aux écoles de bafouer la loi pour protéger les enseignants abusifs.
La devise selon laquelle les enfants sont l’avenir de la nation est vide de sens si les écoles continuent de protéger les enseignants qui agressent les élèves. Alors oui, les parents thaïlandais ont peut-être raison de ne pas mettre au monde des enfants qui seront laissés en pâture à de tels adultes.
Les fesses meurtries et floutées de l’enfant qui a pris 70 coups de canne à Buriram
